samedi 31 juillet 2010

Les veillées

- Ma petite Alice, il y a une centaine d’années combien y avait-il d’habitants à Courcôme ?
- J’ai lu qu’aujourd’hui il y en a plus de 450, mais pour le reste je donne ma langue au chat. Alors ?
- Plus de 800 âmes vivaient dans le bourg et les villages. Les familles étaient plus nombreuses.
Les enfants naissaient et grandissaient au village aidant aux travaux des champs. Il n’y avait pas d’envol vers les études. Le certificat d’études obtenu vers l’âge de 12 ans restait le bagage suffisant.
Alors toute cette jeunesse se distrayait ensemble, souvent entre cousins.
Les veillées rassemblaient les familles et c’étaient de grands moments de bonheur. On jouait aux cartes, les hommes s’occupaient à la belote, au marteau, à la manille. Les enfants fabriquaient des toupies avec une noix et un bout d’allumette. Dans une assiette, ils lançaient le petit engin et avec de grands rires. Il la voyait s’affoler et finir dans un dernier tourbillon.


A la lueur de la cheminée, c’était à celui qui réaliserait une ombre chinoise, avec ses mains. On y mettait tout son cœur et on finissait par des concours.
On se racontait des histoires de fantômes. On parlait du loup dont les yeux brillaient dans le noir.
- Au fait, Alice, le Conseil Municipal évoqua la présence de la bête dangereuse le 14.04.1895. Les loups avaient égorgé 7 moutons à un fermier. Lorsqu’on se rendait dans le noir à la veillée dans les villages on avait peur de le rencontrer.
- Quoi faire s’il est là ?
- On allumait bougie, on claquait ses semelles de sabots de bois. Les cris dissuadaient la vilaine bête.
Quelquefois, les femmes faisaient des crêpes. Auparavant, elles avaient travaillé à carder la laine ou à la filer. On buvait du vin chaud ou un grog, une tisane de tilleul. Les joueurs en profitaient eux aussi sans le mériter ; moment convivial pour tout le monde.
Plus près de nous, quand apparut la culture du maïs, en automne, les veillées se transformaient en séances d’« épigouillage ». Ce fameux « garouille » était en tas dans la grange et attendait des mains courageuses pour l’ »épanouiller », on le débarrassait des feuilles. Elles étaient mises en tas d’un côté et les épis d’un autre. Ces fameuses panouilles entouraient chacun et couvraient les jambes. Ainsi, on n’avait pas froid.
Le barricot de vin était prêt à satisfaire les amateurs. L’ambiance agréable invitait à chanter des vieilles romances ou à raconter des histoires. On ne voyait pas le temps passer.
De temps en temps, les uns ou les autres faisaient des farces, sans préjudice quelconque. Ainsi, certains profitaient de l’innocence de quelques jeunots pour les envoyer à la chasse à la « Darue » (Dahu). Ils choisissaient un jour froid et venteux.
- Mamie, la « Darue », c’était une bête ?
- Tiens, tu vois, toi aussi, tu aurais été attrapée !!!
- Non, c’est un tour, une farce malicieuse. Dans un endroit bien défini, le chasseur était envoyé avec un sac. Recommandation incontournable, il devait tenir le sac la gueule ouverte afin de récupérer la bête. Le benêt se gelait et attendait, attendait encore jusqu’à ce que transi, les doigts gelés, il comprenne que rien ne viendrait. La tromperie était acceptée quelquefois avec une pointe de colère, de rancune et à la fin du compte tout se passait bien.
Faire des farces était monnaie courante. On n’hésitait pas à monter sur le toit pour ramoner la cheminée avec une vieille poêle. Ce raffut jetait le froid. On se regardait, imaginant quelques pratiques de sorcellerie.
- C’était peut-être des fantômes !!!
- Ma petite Alice, en ce temps les gens étaient très sensibles à l’éventuelle présence des esprits malfaiteurs.
- Mais, Mamie les gens étaient naïfs sans doute ?
- En tout cas, si le mot avait existé à cette époque on aurait pu dire qu'ils vivaient "zen"

vendredi 30 juillet 2010

La récolte des haricots dits des mongettes ou mojettes

L’été se finissait et alors c’était le moment de ramasser les haricots. On faisait la cueillette au pied du maïs et on amassait une grosse poignée attachée avec une corde. Ces « liennes » étaient suspendues aux goujons de bois sur les façades des maisons et des bâtiments. Là, ils allaient sécher et finir de perdre les dernières feuilles vertes.
- Mamie, on les écossait comme les petits pois ?
- Etant donné la quantité on n’aurait pas pu s’en sortir !!!
Les hommes actionnaient le fléau (fia) pour les battre. Armée d’un bâton la femme commençait à faire éclater les cosses et à rassembler les grains. Toute la maisonnée était réquisitionnée pour récupérer les grains qui partaient loin. Les enfants, las de cette besogne faisaient semblant de ne pas les voir. Un regard du papa et on reprenait la besogne. Maman les encourageait en proposant quelques récompenses, des « soupes rousses *» par exemple.

Ensuite on étendait un grand bâlin (toile de sac ou drap) sur le sol. On démolissait le tas par panier et on procédait au ventage. Cette opération consistait à lever le panier à moitié plein à la hauteur de la tête et on laissait couler les grains. Le vent devait être derrière l’opérateur. Un coup de vent bienvenu emportait les plus gros déchets. Une seconde manipulation affinait la propreté.

Encore salis pas des morceaux de feuille, des cailloux, ils étaient ensachés en attendant d’être minutieusement triés à la veillée ou un jour de pluie. Ils séjournaient sur le « ballet » et continuaient de sécher.

On consommait beaucoup de haricots. Il en existait des blancs, des pistachés de rouge qu’on appelait « St Esprit » et plus vulgairement des « nombrils de bonne sœur », des lingots « lit de vin ». Tous, on les appelait des « Péteux ».



Les maîtresses de maison en faisaient un plat unique accompagné de couennes.
- Que dis-tu ?
- Oui, il s’agit de la peau qui recouvre la viande de cochon. Les uns diront « Beurcq », d’autres « Miam-Miam » en se frottant l’estomac.

CONSEILS : LA MONGETTE DOIT ETRE PREALABLEMENT LAVEE PUIS TREMPEE UNE NUIT ET CUITE UNE HEURE (PEU APRES LA RECOLTE) OU DAVANTAGE DANS UNE EAU NON CALCAIRE AFIN QUE LE HARICOT SOIT MOELLEUX A SOUHAIT. L’UTILISATION D’UN RECIPIENT DE TERRE EST CONSEILLEE, ET L’ON OBTIENT LES MEILLEURS RESULTATS EN LAISSANT MIJOTER LE PLAT AU COIN DU FEU PENDANT AU MOINS TROIS HEURES. ON Y AJOUTE SOUVENT UN MORCEAU DE JAMBON SEC OU DE LARD. II ETAIT COURANT DANS LES FERMES DE FAIRE DORER UNE GROSSE TARTINE DE PAIN DE CAMPAGNE, UNE « ROTIE », DE LA FROTTER D'AIL, DE LA BEURRER LARGEMENT, PUIS D'Y ETALER UNE COUCHE EPAISSE DE MOGETTES MOELLEUSES ET BIEN CHAUDES. CE QUI RESTAIT ETAIT CONSOMME FROID, EN SALADE.

• soupe rousse, c'est-à-dire, des tranches de pain blanc, ce qui était déjà une friandise, trempées dans du lait et des œufs, puis dorées au beurre à la poêle.

Classe des filles vers 1913-1914

Encore plus vieux !
Une photo de la classe des filles de l'école de Courcôme datant des années 1913-1914.



Personnes identifiées sur la photo :
1er rang - 1ère à gauche : Marie-Antoinette CAILLER
1er rang - institutrice Mme SICAUD

L'Espérance Courcômoise


Dans le dernier billet, il a été mentionné la participation de la clique aux diverses festivités communales. Nous avons retrouvé une photo des années 30-40 de l'Espérance Courcômoise. Certains membres courcômois, raixois et tuziens nous ont malheureusement quittés, d'autres se reconnaîtront. Merci de bien vouloir me communiquer les noms manquants ou me signaler les noms erronés.

01 LABARDE Jean
02
03 MEUNIER René
04 CHATEAU Raymond
05 MASSONAUD James
06 HAYS Jean
07 DESCHAUME
08
09 GUILLAUD Jean
10
11 IMBERT Jean
12
13 BILLARD Guy
14
15 MOLLE Roger
16 MOLLE Paul
17 MEMAUD
18 MOLLE Maurice
19 CHEMINADE Robert
20 BLANDINEAU Robert
21 MOLLE René
22 VINCENT André
23 MENISSE Denis
24 ELIE Emile
25 MOLLE Gustave
26 MOLLE Guy
27 BILLARD Henri
28 VILLESANGE
29 QUITTET Jean

Cette clique fut mise en sommeil durant la dernière guerre.
Reconstituée vers 1950 (il est raconté que la vente des obus récupérés permis à l'époque le rachat de clairons).
Composition de la clique en 1955-1956
M. TEXANDIER James en était membre avec les personnes listées ci-dessous :
M. PETRAULT Pierre
M. MOREAU Robert
M. FOUR Abel
M. MENISSE Noël
M. COLIN André
M. MOLLE André
M. MOLLE Robert
Je recherche quelques photos pour compléter ce billet. Merci d'avance

Les divertissements communaux

Les bals étaient des rassemblements très fréquentés.



On dansait sous un « parquet » monté sur un terrain communal.
Les mamans accompagnaient leurs filles au bal pour les surveiller. Elles ne devaient pas échapper à leur regard ; quadrille, polka, danses populaires telle la « gigouillette », la java, la mazurka et le fameux charleston se succédaient.
Un bal attendu ; le bal des conscrits se faisait sur invitation.


















Les jeunes gens ayant satisfait à la loi qui les déclarait « Bon pour le service » invitaient les jeunes filles nées la même année qu’eux. Les yeux et les langues étaient sans arrêt en mouvement. Remarquant certains couples, les cancanières échafaudaient des projets d’avenir à leur place.
Ces distractions étaient séculaires avant d’arriver jusqu’à nous. On les organisait pour fêter un événement marquant.
- Ainsi le 05 janvier 1889, la municipalité offre un bal pour fêter l’anniversaire de la réunion des Etats Généraux. A cette occasion on illuminera les édifices de la commune.
- Le 22 mars 1891, les jeunes gens de la commune organisaient une cavalcade à travers le bourg.
- En 1893 – grand bal de la St Honoré le patron des boulangers à la salle Grassie, pour fêter son boulanger M. Félix Cornut.

On ne peut pas oublier d’évoquer les fameuses frairies qui réunissaient grand nombre de personnes. A la maison, d’abord c’étaient les grands préparatifs pour accueillir les amis. Les mamans mettaient les mains à la pâte pour façonner les fromagers, les tartes que le boulanger cuisait dans son four. C’était une étape d’été qui permettait de faire peau neuve dans une nouvelle tenue si les finances s’avéraient suffisantes.
La frairie offrait, outre le bal sous parquet, des tirs, des loteries, des friandises où les berlingots se taillaient la meilleure place. Au tir on gagnait dans les années 20 des assiettes décoratives, des pichets, des vases. Les loteries, et les surprises excitaient la curiosité des petits et pourquoi pas des plus grands.
Le soir, défilé de la retraite aux flambeaux aux accents des cuivres de la clique. Les enfants portaient des lampions de toutes les couleurs. La circulation était moins importante qu’aujourd’hui, cette marche au pas cadencé se déroulait sans encombre sur la Grand Rue.

Des manèges, chevaux de bois faisaient l’admiration des plus petits. Ils chevauchaient avec plaisir ou en pleurant de peur les divers animaux de la ferme. Tous ces superbes animaux savamment décorés montaient et descendaient donnant l’impression d’une chevauchée fantastique. On voyait des enfants qui ne voulaient plus descendre et d’autres qui se jetaient rapidement dans les bras maternels.

Le lendemain, sous les cris et les rires retentissants se déroulaient des jeux tout simples.
La course aux ânes, à la brouette, courir enfilé dans un sac n’était pas facile. Les enfants se régalaient, l’assistance les encourageait.
La nuit tombée, on attendait un magnifique feu d’artifice aux couleurs éblouissantes.
- Mais Mamie, il y a encore des feux d’artifice !
- Ma petite chérie, chez nous, la page est tournée et ce n’est plus qu’un souvenir.

Du théâtre, il y en avait – remontons dans le temps et nous apprenons qu’en 1891 il y eut une représentation du « Mariage de Figaro » aux profits des pauvres. Déjà du social !!!
La salle Gabit (Segeat) équipée d’une scène, coulisse et rideaux permettait aux jeunes des années 40-50 de démontrer leurs talents. C’est ainsi que les gens du village applaudissaient pièces comiques ou dramatiques, divers sketches. La célèbre danse du « Danube Bleu » avait marqué les esprits en exprimant la grâce des danseuses au son d’un phono que surveillait Gustave Mollé. Des danses folkloriques rythmées par son accordéon, entrainait le public, en Bretagne, au Pays Basque, etc…

On tenait canton dans le village, c’était le lieu où le garde-champêtre se posait avec son tambour quelques instants pour annoncer les nouvelles. Les commentaires allant bon train, les cancans s’exprimaient librement et on apprenait les faits nouveaux depuis que l’on ne s’était pas vu. Les discussions arrivaient à trahir les soi-disant secrets.
Au hasard d’un petit rassemblement derrière un marchand ambulant on prenait un moment pour parler et s’enquérir des nouvelles de la famille.

Les élections municipales faisaient partie des distractions. L’excitation acharnée des candidats les entraînaient à pratiquer des gestes que les victimes n’oubliaient pas si facilement. On commençait avant les élections, on continuait après (par exemple, on accrochait une veste à la porte des non élus d’où l’expression « prendre une veste »).
L’animation autour de cet événement tenait du théâtre et distrayait tout le monde. Pour certaines personnes c’était un moment pour rire, pour d’autres l’affaire était trop sérieuse.

Autre divertissement – les habitants se retrouvaient dans une curieuse noce villageoise. Affublés à l’ancienne on se posait des questions : qui était qui ?


A l’école, les enfants jouaient à la marelle, à la balle, aux osselets. Les garçons jouaient aux billes, ils en gagnaient ou ils en perdaient.
A la maison, les filles retrouvaient leurs poupées à tête de porcelaine. Elles les dorlotaient, les habillaient, déshabillaient.













Le poupon en celluloïd était tout vêtu de layette. La dinette en porcelaine s’étalait et la marchande présentait tout un étalage, des petits pots (fruits des buis), des fleurs et bien d’autres produits sortis de leur imagination. Ces trésors demandaient à être manipulé avec précaution afin de les conserver longtemps étant souvent des cadeaux à vie.

Avant tout, dans les jeux on voulait imiter les parents. Les garçons portant en eux l’instinct de la chasse se fabriquaient des fusils en bois ou des tire-chails (lance-pierre). Ils visaient les moineaux qui auraient pu rire de leur maladresse.
Les gendarmes et les voleurs s’affrontaient dans la cour de l’école. La balle au prisonnier frappait parfois très fort.
Les jeux se remplaçaient par période et on recommençait ce que l’on avait abandonné.
Un coup de sifflet arrêtait net la récréation.
Ce n’était plus l’heure de jouer, il fallait travailler.

jeudi 29 juillet 2010

La vie religieuse - 2 - La cérémonie dominicale

Ma petite Alice, c’est aujourd’hui dimanche et tu ne pourrais pas imaginer ce que représentait ce jour sacré.
Le repos dominical était observé dans presque toutes les familles. Seules les bêtes réclamaient toujours les mêmes soins.
On se lavait en grande toilette, puis on s’ "endimanchait" - costume, cravate.
- Ah ?
- Oui, on quittait les habits de travail, les vêtements de semaine, pour enfiler la tenue rituelle du dimanche qui dormait la semaine durant, dans l’armoire.
- Pourquoi on ne les mettait pas plus souvent ?
- Les occasions n’étaient pas fréquentes. Les vêtements ne se nettoyaient pas comme aujourd’hui et il fallait « ménager » c’est-à-dire économiser. On ne renouvelait pas sa garde-robe à n’importe quel moment. Les soldes n’existaient pas encore.
Du côté vestimentaire, la messe était l’occasion d’observer d’un œil furtif les belles dames qui traversaient l’église en marquant le pas avec leur chaussure à talon. Toilette, fourrure, gants de peau, manchons et collerettes (genre de petite fraise) habillaient ainsi quelques élégantes des maisons plus aisées.
En face de la chaire, d’où le prêtre prononçait le sermon, le « banc du Conseil ».
- Qu’est ce que tu racontes ?
- Oui, en face de cette superbe boiserie toute décorée, à cette époque les membres du Conseil municipal s'y tenaient pendant la cérémonie. C’était une sorte de petite salle non fermée, entourée d’une boiserie d’un mètre de haut à peu près. Derrière, un panneau de bois sculpté recouvrait le mur. Peut être pensait-on à cette époque qu’il était normal et honorifique d’associer le chef de la communauté religieuse et celui de la commune.

Le banc des conseillers

Dans les années 30, l’abbé Acquier, curé de Courcôme qui occupait le presbytère, « actuelle maison des associations », arrivait en vélo de Villegats ou de Raix, paroisses qu’il desservait aussi. Le pauvre était tout essoufflé au moment de passer les habits sacerdotaux pour dire la messe. Plusieurs enfants de chœur étaient prêts, habillés de rouge et d’une tunique blanche ornée de dentelle.
La mise en route de la cérémonie était donnée par quelques notes d’harmonium. L’entrée était plus ou moins triomphale suivant l’humeur de l’organiste.
La messe commençait et au fur et à mesure de son déroulement M Gabit tapait plus fort sur les touches pour faire comprendre au célébrant ce qu’il devait entonner.
Nous ne pouvons oublier ces moments devenus de vrais rituels où la petite chorale dirigée par Mme Gabit essayait de suivre péniblement le rythme tantôt volontairement accéléré ou bien ralenti. Elle perdait la mesure !!! Bien sûr, le père Acquier lui-même, devait marcher au son de cette musique parfois très insistante.

Malgré tout, hommage leur soit rendu pour nous avoir fait vivre des séances de fou-rire que l’on s’appliquait à rendre discrètes.
Les enfants étaient disciplinés par la baguette de Mlle Léonie sœur de M le curé.
Avant la messe, le sacristain, le père Cartier arrivait petite calotte sur la tête, portant large blouse pour préparer l’autel. On y accédait par plusieurs marches. C’était l’époque où le prêtre tournait le dos à l’assistance. Le sacristain allumait les cierges à l’aide d’un petit instrument à grand manche et les éteignait avec le même qui portait un genre de cône pour étouffer la flamme.
Les personnes désirant communier, se rendaient en file jusqu’à la « table de communion » où elles s'agenouillaient tout le long. Elle était faite en fer forgé travaillé. Sur un rebord un peu plus large était fixée une nappe joliment brodée qui retombait sur la table. Celle-ci servait aussi de séparation entre le chœur et la nef.

Table de communion

Après cette phase de la cérémonie, le sacristain distribuait le « pain bénit » ! C'était la joie des enfants qui appréciaient ces petits gâteaux un peu anisés en forme de barquette !!!
Puis c’était l’ « Ite Missa est » - L’heure de la sortie sonnait.
Sur la place, les paroissiens discutaient, se saluaient, colportaient les dernières nouvelles, se serraient la main en demandant le « portement » (Comment allez-vous ?)

Sortie de la messe

De retour à la maison, on dégustait le repas un peu amélioré et on savourait la tranquillité de cette journée de repos bien méritée.

La vie religieuse - 1 - l'Eglise et son mobilier

La basilique de Courcôme (en Poitou) fut donnée ainsi que les terres à l’église St Hilaire de Poitiers par Guillaume Fier à Bras – Duc d’aquitaine en 970.
L’église de Courcôme appartient à 3 époques différentes.

















La nef et la coupole sont antérieures à l’an mil ; la façade du XII et le bas côté de la nef du XV suite à des modifications.


La statue de la Vierge est une œuvre du XIIIème siècle. Elle a été taillée peut être sur place dans un bloc de pierre du pays. Imposante elle mesure 1m85.

Elle échappa aux barbares et aux stupides mutilations des protestants à l’époque des guerres de religion. L’incendie qui ruina l’église à cette même époque l’épargna. La Terreur mutila le visage et les marteaux et instruments tranchants réduisirent la statue en un bloc informe.




Le bras droit de la Vierge fut brisé et la tête de l’enfant abattue. Ainsi défigurée, la statue sera reléguée dans un coin de l’église.




L’Abbé Christophe, curé de Courcôme pris de compassion expédia la statue à Toulouse dans les ateliers Monna. Aujourd’hui, nous la retrouvons parée de ses atouts primitifs.


Outre cette belle madone, notre Dame de Courcôme possédait (il faut parler du passé !) un bel autel de marbre blanc portant de grands chandeliers dorés.


Un lustre en fer forgé de forme circulaire pendait de la voute jusqu’à mi-hauteur. Il était décoré de bobèches rouges.


Les deux autels latéraux étaient également ornés chacun d’une suspension en verre blanc taillé en pampilles. C’était le don d’une famille de Courcôme pour le mariage de leur fille.
Certains vitraux avaient été donnés à l’église ; sur l’un deux on peut découvrir le nom de la donatrice.
L’église possédait une très belle chaire, minutieusement sculptée, couronnée d’un abat-voix non moins travaillé.




Chaque famille avait un banc réservé pour assister aux offices, une obole annuelle en assurait l’entretien.
Un superbe chemin de croix aux personnages colorés et en relief était fixé à chaque pilier de l’église.



C’était autrefois, maintenant on ne retrouve plus les traces de tout ce qui ornait notre église. Cette disparition fut discrète mais bien réelle. Fréquentant l’église ou non, les habitants furent indignés quand ils s’en rendirent compte.

En 1878 – l’abbé Christophe demandait de l’aide pour sa réparation, l’édifice étant menacé de ruine.

Notre église fut déclarée « monument historique » le 02 août 1881.

mercredi 28 juillet 2010

Les fêtes religieuses

Les fêtes religieuses ponctuaient l’année et devenaient un repère pour le quotidien.
- Qu’est ce que tu veux dire mamie ?
- Ma petite Alice tu entends dire encore : les vacances de Noël, les cadeaux de Noël, la Toussaint, la Saint-Jean et les feux, le 15 Août, la Saint-Michel, et j’oubliais Pâques et ses œufs. Il y a très longtemps toutes ces fêtes étaient principalement et avant tout religieuses. Toutes ces traditions se sont ajoutées au fil des ans et sont devenues incontournables.
- En quoi consistaient les cérémonies dans les églises ?

Nous allons commencer par Noël qui marquait le début de l’année liturgique. Du temps de ton arrière grand-mère en rentrant de l’école on nettoyait l’église, on fourbissait les chandeliers de l’autel, on lavait les ornements et avec les religieuses du Couvent on apportait une attention toute particulière à ce qui était fragile, telle une Vierge en bois avec des yeux de verre.

Ce travail de nettoyage était effectué par les paroissiens. Les dames s’afféraient pour préparer la crèche. On y apportera les rois mages, le jour des rois, c’est-à-dire le 06 janvier. Le soir du 24 décembre c’était la messe de minuit puis le réveillon.
- Le réveillon ?
- Oui, c’était un bien grand mot. Une bûche, dite de Noël , se consumait dans la cheminée et devant se rangeaient les sabots. On mangeait une galette et les enfants allaient au lit. Le lendemain, ils trouvaient oh miracle ! un carré de chocolat, un sucre. Plus tard, il y eut une orange, un sabot en chocolat et un petit Jésus en sucre. On était très loin des Noëls aux cadeaux entassés sous le sapin. Qu’importe ! on était content.

Chemin faisant, Pâques et sa douceur pointaient à l’horizon. Le jeudi saint, jeudi d’avant Pâques, les cloches allaient se taire. Elles partaient à Rome. Les enfants de chœur traversaient les rues faisant tinter des clochettes pour annoncer à la fois l’événement et les différentes célébrations avant Pâques. C’était un rappel à l’ordre de la grande fête qui arrivait. On se réunissait pour le « stabat », c’était une prière du soir du jeudi saint.
Le dimanche d’avant Pâques, le jour des Rameaux, on honorait les défunts en portant sur leur tombe du buis, tradition conservée jusqu’à nos jours.
On enfilait des cornuelles dans les rameaux des enfants.


une cornuelle


On emportait bénir un gros paquet d’ausanne (rameaux) car les gens de la terre en plantaient un brin dans leur champ de blé, pour protéger la future récolte et on en accrochait un au crucifix des maisons.

En juin, c’était la fête Dieu. On disait bien souvent la Fête à Dieu. Ce jour là on allait en procession. C’était la fête où le prêtre protégé par le dais portait l’ostensoir jusqu’aux reposoirs.


- Explique-moi, Mamie ?
- Oui, d’abord le dais. Une étoffe portant volutes et dessins de fil d’or – tendue sur des montants rigides comme pour former un plafond. C’était un baldaquin si tu veux. Quatre hommes à chaque coin portaient ce dais d’un pas régulier. Les enfants marchaient devant et jonchaient le passage avec des pétales de fleurs. Les mamans étaient mises à contribution pour fabriquer des corbeilles suspendues ensuite aux cous des « joncheuses ». Puis on arrivait au reposoir.
- Alors ?
- Là, on s’arrêtait. Le prêtre déposait quelques instants l’ostensoir sur une sorte d’autel fait de superpositions de fleurs disposées sur une table. Le fond de ce reposoir se situait en général dans l’entrée d’une barrière où était accroché le plus beau drap de l’armoire. Après cette adoration du saint sacrement on rejoignait l’église en chantant des cantiques.

A la St Jean, on implorait la grâce d’avoir une bonne récolte et suivait les divertissements(le feu et le bal).
- Mais il y avait beaucoup de cérémonies qui déplaçaient les gens !
- A ce moment là les traditions l’emportaient sur toute autre manifestation.
- Qu’y avait-il encore avant le retour de Noël ?
- Une grande fête en l’honneur de Notre-Dame de Courcôme.

Un pèlerinage fut institué le dimanche d’après le 15 août. On participait à une longue procession. La statue de la Vierge (de bois), était portée par les communiantes de l’année. Partant de l’église, par le chemin en face du monument aux morts, on marchait jusqu’à l’actuelle boulangerie. Des bannières des différentes paroisses, des oriflammes multicolores se mêlaient portées par une foule très nombreuse.
On arrivait à l’église (par la grand rue) toute décorée de tentures, de cierges – les beaux lustres, en cristal flamboyaient sur les bas-côtés, dans la nef un grand cercle orné de nombreuses bobèches rouges scintillaient en hauteur. C’était féérique.
- C’est fini maintenant ?
- Ma petite Alice, je pense que c’est vouloir ressusciter un mort !!!
- Pourquoi ?
- Parce que peu à peu, après plusieurs changements de date, diverses propositions de cérémonies, les traditions si éloignées, la grandeur de la fête a disparu.



Voici l’automne et sa monotonie. Nous allons arriver à la fête de la Toussaint et le jour des morts le lendemain. On fleurissait et on fleurit toujours de chrysanthèmes les tombes des défunts de la famille. C’était pour beaucoup un retour à leurs racines en venant honorer leurs grands-parents et leurs parents peut-être une seule fois dans l’année. Cette cérémonie du souvenir est toujours fixée au 1er novembre.
Véritable tradition bien que les églises se vident de plus en plus.
- En t’écoutant Mamie, j’ai fait une constatation !!!
- Oui, laquelle Alice ?
- Je remarque que chaque fête religieuse si elle n’est plus fêtée à l’église, correspond aux différents congés des jours fériés dont on bénéficie dans le monde du travail.
- Alors, tu vois que l’on n’oublie pas complètement ces fêtes même sans le vouloir !!!

lundi 26 juillet 2010

Les funérailles

- Alice, Alice que fais-tu? Je ne t’entends plus!
- Je lis le journal mamie.
- Tu t’intéresses à la politique, aux faits divers ?
- Tu vas rire mamie, je lis les convois funèbres. Tu ne me reconnais plus sans doute ?
- Pourquoi lis-tu ces pages inintéressantes pour toi ?
- Je veux que tu m’expliques ce qui se passait autrefois.
- Et bien, ma petite chérie, dans les temps passés point de faire-part dans la presse qui ne touchait pas grand monde. Alors, on entendait une cloche sonner le glas pour avertir du décès d’un membre de la communauté chrétienne.
Les démarches officielles accomplies à la maison, le médecin ayant constaté le décès, va commencer la préparation du défunt. Il faut te dire qu’il y a très longtemps on avait affaire à un croque-mort pour confirmer le décès. Celui-ci mordait le gros orteil du mort pour vérifier qu’il n’y avait aucune réaction. Déclaré officiellement trépassé, allaient se dérouler rapidement la toilette complète et l’habillage. Les hommes portaient leurs plus beaux vêtements, les femmes étaient également parées des plus beaux dessous et de leurs derniers atours. Les bijoux partaient dans la tombe si elles en possédaient.
Déjà on avait fermé les yeux avec délicatesse et souvent la bouche était maintenue par un bandeau.
Les voisins étaient souvent appelés en renfort car une personne sans vie est un vrai pantin difficile à manipuler. Le défunt est déposé sur le lit recouvert du plus beau drap de l’armoire.
Une table de nuit, portant bénitier et crucifix noir, est placée près de la tête du lit. Ainsi feu notre parent restera dans la pénombre, les volets fermés, à la lueur d’une bougie vacillante. L’ambiance était des plus lugubres. La mise en bière avait lieu en famille. Puis la date et l’heure des obsèques sont fixées avec le curé du village. Le soir, c'était le défilé des voisins et amis qui venaient « Prier le Bon Dieu ». Cette visite avait pour but de prier pour le mort, le bénir, discuter avec la famille et apprendre le jour des obsèques. Le bouche à oreille répendra la nouvelle.
Les funérailles allaient donc se dérouler.
Le prêtre et les enfants de chœur venaient jusqu’à la maison mortuaire. Le corbillard était là.
Pour les villages, le corps était déposé sur la Pierre des Morts, en attendant le prêtre et les enfants de chœur pour enlever le corps.





Pierres des Morts

Route de Tuzie à droite

A la Croix-Rouge à gauche




Quatre hommes prenaient le cercueil pour le disposer dans cette triste voiture à cheval.
Si l’on traversait une autre commune, on devait faire une pause pour la mise d’un cachet de cire sur la fermeture. C’était le travail du garde-champêtre.
Le cortège se dirigeait vers l’église où les ornements étaient installés sur les piliers si l’enterrement était de 1ère classe.
- Pourquoi de 1ère classe Mamie, il y avait une différence entre les enterrements ?
- Oui, on entendait par là, une cérémonie plus fastueuse, le prêtre et les enfants de service étaient vêtus de noir et blanc. L’officiant était enveloppé d’une large cape au décor argenté. Les cierges flamboyaient autour du cercueil.

Arrivés à l’église, les porteurs déposaient le défunt sur un brancard pour entrer en face de l’autel.
Une petite parenthèse, ce brancard avait été fourni par le sieur Cailler menuisier en 1884 pour la somme de 50 frs.
Cette cérémonie plus imposante était le dernier luxe payé par les familles aisées au disparu. On chantait le « Dies Iræ » et la dernière bénédiction donnée, les porteurs reprenaient le cercueil. En cortège, on arrivait au cimetière. Quatre autres personnes choisies par la famille, tenaient les cordons du poêle*, pendant aux 4 coins du corbillard.
Au cimetière, le corps était descendu dans la tombe creusée par le fossoyeur. Les mêmes hommes étaient de service jusqu’au bout du service funèbre.
Les personnes présentes se succédaient pour manifester leur sympathie à la famille.
Les bénévoles qui avaient œuvré tout le long de la cérémonie étaient invités par la famille à trinquer au café. La conversation tournait autour du défunt et de ses nombreuses qualités maintenant qu’il était mort…
Dans ce dernier parcours, on occultait tous ses défauts et on se préoccupait suivant les circonstances du devenir de la famille.
Et la dernière réflexion était comme une vision du futur - on se disait « nous aussi, un jour ou l’autre on ira chez Jonquet, là-bas »
- Pourquoi mamie, c’était le nom du cimetière ?
- Non ma Chérie, c’est une boutade pour parler du cimetière, car c’est la maison de Courcôme située juste en face de la porte d’entrée du dit lieu. Mais on ajoutait en riant : « On a bien le temps !!! »
Après le décès on portait le deuil assez longtemps. Il n’y avait pas de manifestations joyeuses à la maison. On ne participait à aucune fête pendant cette période.
Les hommes portaient un brassard noir au bras.




Les femmes portaient coiffes au ruban noir et épingle noire. Ce fut ensuite le chapeau avec un long voile en crêpe. Ma grand-mère m’a conté que sa maman avait été orpheline toute jeune. Elle était coiffée à cette époque d’une sorte de béguin noir qui encadrait son visage tout jeunot. Cette tradition est enterrée elle aussi.




• Poêle : drap mortuaire servant à recouvrir le cercueil durant les funérailles.

dimanche 25 juillet 2010

A la maison

Les charges maternelles étaient très importantes.
Avec la lessive, le repassage, il fallait assumer les problèmes du ravitaillement si primaire fut-il.
On se rendait à l’épicerie panier d’osier au bras – garni des œufs de la semaine, on retournait à la maison avec de l’épicerie.

Les enfants sous l’œil de la maman, faisaient leur toilette et chacun passait à l’inspection des oreilles, des mains avant que le maître d’école ne punisse les indisciplinés.
On baignait la marmaille dans une grande bassine remplie d’eau chauffée à la cheminée. C’était très souvent le plaisir ou la corvée du dimanche.

- Et les repas ?
Les repas étaient simples et préparés sans fioritures. On mangeait cependant bon et naturel.
Les écoliers ne connaissaient pas la cantine, ni les poissons panés, ni les légumes surgelés.
Petits et grands revenaient à la maison pour le repas du midi. Les enfants des villages de Courcôme apportaient leur « p’rbande », c’est-à-dire un repas froid. L’hiver, l’institutrice leur proposait une soupe chaude.

Les grands-mères, dont les muscles s’étaient appauvris par les gros travaux, tricotaient la layette des bébés en laine du pays ou en coton.

Les grands-pères dans le coin de la cheminée s’essayaient à entrecroiser les ronces, les « vioches » pour en faire des paniers, des bournes.

Tout le monde s’occupait, jeunes et plus âgés.
Les plus jeunes femmes faisaient de la broderie, marquaient le linge de table de leurs initiales, les draps aussi étaient décorés de jours à fils tirés.







Avant l’arrivée de l’électricité, on avait les yeux fatigués par la lueur pâlotte d’une bougie couplée avec les flammes du feu.

Aujourd’hui, nous qui supportons difficilement une panne de courant, qu’aurions nous su faire ?

vendredi 23 juillet 2010

Le presbytère



C’est la maison où logeaient les prêtres desservant la commune de Courcôme.

Son origine :
Le 23 08 1817 – acquisition de la dite maison bourgeoise de M. et Mme Navarre, héritière de Mme Veuve Deloume, par l’abbé Sudre curé de la paroisse de Courcôme.
Lors de l’achat, il y eut un compromis entre Courcôme, Raix et Tuzie par lequel chaque commune devait participer aux frais d’acquisition.

- Présence de l’abbé Pierre-Auguste Guimbellot (1826 – 1856)
- Présence de l’abbé Constant Chauveau (1856 – 1871)

Le 02/12/1866 – M. le Maire expose que le presbytère tombe en ruine et que le Conseil est obligé de louer une maison à M. le Curé.

Le 10/03/1867 – M. le Maire expose au Conseil Municipal que l’état de vétusté du presbytère le rendait dangereux au point que M. le Curé a été obligé de chercher une autre habitation ailleurs. Qu’il a fait préparer des plans et devis pour arriver à la reconstruction de la maison du presbytère, aucune des parties ne pouvant servir, il présente des plans et devis au Conseil municipal, en lui faisant observer que la dépense d’après ces mêmes devis s’élève au chiffre de 10 000 frs et il prie l’assemblée d’assurer les ressources nécessaires pour payer.
La commune exprime le désir que la commune de Tuzie son annexe pour le culte soit mise en demeure de lui donner un contingent quelque faible qu’il soit pour l’aider dans cette dépense.
Les habitants de Raix informe la commune de Courcôme le 04/08/1868 de leur intention de ne pas participer aux frais du culte paroissial, ni à ceux de réparation de l’Eglise, ni même au presbytère et possédant une église demande à être érigée en succursale.

Le financement de l’opération a été bouclé de la manière suivante, à savoir :
- 4 000 frs détenus en caisse par la commune ;
- 6 000 frs sous la forme d’un emprunt et une demande de 2 000 frs de secours et l’aide de Tuzie qui accorde 200 frs. Les intérêts seront financés par une imposition supplémentaire sur 5 ans.
Le 04/12/1867 – l’Evêque d’Angoulême (Antoine Charles Cousseau) est d’avis qu’il y a lieu d’accepter le plan proposé et transmet au préfet le 28/12/1867 une demande de secours aux édifices paroissiaux. Le 17/04/1868, le ministre de la justice et des cultes accorde un secours de 2 000 frs pour l’aider à payer la dépense de reconstruction de son presbytère.


Le 06 07 1871 – arrivée de l’abbé Christophe Taxil né le 08 février 1823. Il fut curé du 05 07 1871 jusqu’à sa mort le 10 06 1898.
C’est lui qui fit rénover la statue de la Vierge.
Il rêvait de promouvoir au retour du pèlerinage
Son corps repose près de l’entrée du cimetière.

En 1896 – il y eut la bénédiction de la Vierge restaurée et des autels de marbre blanc.
L’abbé Christophe n’eut de cesse de plaider par l’intermédiaire du Conseil Municipal de demander de l’aide pour l’entretien de l’église pour lequel il était très passionné et dont ses talents d’architecte étaient souvent partagé avec l’architecte officiel M. Formigé.

D'autres successeurs ont occupé à leur tour la cure :

- Chanoine Louis Brouillet (1898 - 1910)
- Garein Raphaël (1910 – 1925) mobilisé en 1914 comme infirmier à Joinville Haute-Marne - décédé le 26-12-1936,
- Abbé Gouezel (20 12 1925 – 15 11 1927)
- Abbé Acquier (1927-1958),
- Abbé Louis Saint Croix (1958-1961) était aussi prêtre de la Forêt de Tessé,
- Jean Gérard (62-68)
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- Blaise (1969).



Tombe de l'abbé Gérard, cimetière de Courcôme

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« Abbé, reviens voir ce qui se passe aujourd’hui! Que ferais-tu ?
Abbé, tu ne dirais rien puisque la séparation de l’Eglise et de l’Etat est passée par là.
Tu trouverais le bâtiment transformé en différentes salles à l’usage de la commune.
Tu ne reconnaîtrais pas le jardin de ton presbytère. Alors repose en paix !!! »

Mais dans la mémoire des anciens le presbytère, bien que désaffecté on dira toujours c’est le presbytère.


jeudi 22 juillet 2010

Souvenirs année scolaire 1935-1936

La classe des filles de l'année scolaire 1935-1936
01 – PICAUD Edith
02 – RONTET Simone
03 – MEUNIER Denise
04 – JONQUET Marguerite
05 – BERNARD Anne-Marie
06 – BERNARD Henriette
07 – IMBERT Ginette
08 – M. GROS
09 – Mme ELIE
10 – MOLLE ?
11 - ?
12 - ?
13 - ?
14 - ?
15 - BOURDARAUD Marie
16 – MASSONAUD Colette
17 – ROUHAUD Georgette
18 – PICAUD Simone
19 – BLANDINAUD Yvonne ?
20 - ?
21 - ?
22 – ROUHAUD Pierrette
23 – ALLEMENT Marie-Josèphe
24 - ?
25 – Mme GROS
26 – GROS Jeannette
27 – Mme SEGAUD Madeleine
28 - ?
29 – M. ELIE

    Les écoliers étaient installés sur des tables légèrement inclinées, percées d'un trou pour y mettre l'encrier en porcelaine blanche. Un élève devait en faire le plein. On pouvait glisser les cahiers et les trousses dans une petite étagère qui faisait corps avec le dessus du bureau.

    Le chauffage était assuré par un poêle à bois que le garde-champêtre allumait le matin avant la rentrée.

    Les élèves qui venaient des villages mangeaient leur "p'rbende"(déjeuner) près du feu.

    Mme Elie l'institutrice leur préparait une soupe chaude.

    - Mamie, il n'y avait pas de cantine ?

    - Ma chérie, tu rêves, il fallait se débrouiller, on n'était pas choyé.

    Les tables qui ne sont plus d'usage étaient pourtant astiquées et frottées avec de la bougie. Chacun s'activait pour rendre la sienne plus brillante que les autres. Ce ne sont plus maintenant que des souvenirs. Peut-être ont-elles une nouvelle vie dans un quelconque musée ?