Chênes, ormeaux, charmille, érables (agères) tombaient en craquant sous les coups que donnaient les biceps généreux. Les plus petites branches étaient coupées à la serpe et le tronc dénudé s’offrait aux dents de la scie.
Passe-partout |
Les grosses billes de bois se débitaient sous l’aller et retour du « godelant » ou passe-partout que manipulaient deux hommes un à chaque extrémité.
Le bois est mis en tas. Sec, il se rentrait avec la charrette. Les bûches étaient coupées à 1 mètre de long. Point de fendeuse mécanique, les gros morceaux étaient éclatés avec des coins et une mailloche en bois dur (ormeau galeux). Ce travail pénible était récompensé par le droit de se chauffer.
La cheminée était allumée presque toute l’année pour la cuisine. Pour ce faire on utilisait les plus petites branches. On les attachait ensemble en « fagots » avec des liens d’osier ou de jeunes ronces avant que n’arrive le fil de fer.
Le sort des grosses bûches se décidait aux premiers froids pour tenir le feu longtemps.
Les fagots et les bûches séchaient dans les bois à l’air libre. On entassait les stères entre deux piquets et passé le printemps et les jours des gros travaux on chargeait les charrettes et le bois se rangeait sous un hangar. Ne disait-on pas plutôt un « galetot » (petit abri où les fagots servaient parfois de toiture).
Du pain pour manger, du bois pour se chauffer et un peu de « comentage* » sur la tartine. Quoi de plus pour être heureux ?
• COMENTAGE, s. m. ce que l'on mange avec le pain. — Faut du comentage.
COMENTER, v. a. manger beaucoup de pain et peu de "fricot", — N'être pas gourmand.