samedi 22 janvier 2011

Les rats des villes et les rats des champs

Il existe bien sûr deux sortes de rats bien différents. Comme leur nom l’indique, les uns vivent à la ville et les autres à la campagne.

A la « télébeurdasse », un certain soir, le présentateur recevait un artiste qui allait partir en tournée en province. Il lui posa cette question tout à fait banale mais qui mérite d’être retenue :

- Retrouvez-vous le même public en province qu’à Paris ?

Pour l’artiste, un peu embarrassé, il ne put que répondre que oui, c’était différent.

D’abord, pour nous ruraux, la province, ce ne sont pas nos campagnes moribondes mais les grandes villes de nos régions. En effet, Paris où se mobilise tout ce monde de strass, de paillettes, cette patrie sacrée, des stars, des grands cabarets, est la concentration de ce que l’on nomme avec éclat l’art et la culture française ! Les spectateurs, même s’ils ne sont pas très dorés se pressent pour applaudir leurs favoris.

En province, les seules grandes villes peuvent se permettre, par leur population plus nombreuse de les accueillir.

D’abord, avec tout le respect qu’on leur doit, ces vedettes du show business mélangent sûrement les euros des provinces et ceux de Paris. Il faut bien gonfler le profit et avouons-le, ils n’ont pas le seul but de nous distraire. De meilleures intentions les animent et la seule satisfaction d’être applaudis passe avant tout, disent-ils.

Mais nous, les rats des champs, ceux que l’on appelle les « bouseux », les « péquenots » de par l’éloignement et le travail ne peuvent se satisfaire facilement, de plus les entrées sont onéreuses.

Reconnaissons que les émissions télévisées ne nous apportent rien de culturel. Nous sommes astreints à regarder des programmes répétitifs, violents ou vides de sens.

La population vieillissante a du mal à absorber l’humour insolent et grossier de certaines personnes.

D’ailleurs, de tout temps et rien n’a vraiment changé, la vie parisienne et la vie provinciale n’ont jamais marché la main dans la main.

Paris, c’est le gratin, les autres le peuple. Gentiment on peut se permettre de dire qu’avant d’être parisiens, de devenir des vedettes, les ¾ sont de souche paysanne.

Nos « rats des villes » ont donc aussi du sang de « rats des champs » qui coulent dans leurs veines. Malgré tout nous sommes différents, bien sûr.