samedi 14 mai 2011

La brocante à Tusson


A Tusson village voisin de Courcôme, en ce jour du 3 avril c’est le grand branle-bas.
La brocante s’installe très tôt, alors que le soleil un peu paresseux monte lentement à l’horizon. La fraîcheur du matin rappelle aux premiers arrivés que l’été n’est pas encore là.
Les organisateurs, c'est-à-dire « le Club de l’amitié » sont présents pour diriger et placer les exposants. Chacun d’entre eux doit payer son banc et rester là où il est placé. Commencer à se déplacer selon son gré, c’est l’encombrement fatal !!!
Déjà, on voit arriver des acheteurs déterminés à trouver l’objet de leurs désirs avant que d’autres envieux ne leur ravissent.
Y-a-t’il de bonnes affaires à conclure à Tusson ? Sûrement car toute la journée la foule sera nombreuse.
Le déballage s’est installé petit à petit et devant les yeux des visiteurs s’étalent les objets les plus hétéroclites. Pour certains il faut même oser les présenter au public.
A la hauteur de la vue, installés sur une table à tréteaux, on peut voir, fouiller, toucher le vieux linge, les livres et revues anciennes.
Les vieilles montres voisinent avec de modestes colliers de perles ordinaires.
Ce qui semble plus précieux est présenté dans une vitrine : « On ne touche pas ! »
Des jouets d’enfants, en bois, en plastique, semblent supplier les mains innocentes qui se hasardent pour toucher. Les vieux cadres rappellent l’attitude figée dans leurs beaux habits, des générations passées. On recherche dans les cartes postales les vues anciennes disparues depuis longtemps.
Plus loin, sur un autre étal, les vieux cuivres un peu déformés ou intacts attirent l’œil des amateurs. Peut-être sont-ils là pour faire revivre les batteries de cuisine des arrière grands-parents.
Les moines, chauffe-lits ne parlent point à ceux qui connaissent la douceur des maisons chauffées l’hiver.
Parfois, on entend quelques voies criardes vanter tel ou tel article. Les curieux s’approchent, écoutent, regardent et repartent. D’autres demandent : « A quoi çà servait Monsieur s’il vous plaît ? ». Et voici notre vendeur déclamer avec force arguments la destination et l’utilité incontestable de son objet.
Mais comme dans toute autre transaction l’acheteur aime examiner, comparer, faire remarquer les défauts bien dissimulés. Il tourne et retourne l’article entre ses mains, essaie de marchander. Le vendeur est attentif et ne veut en rien céder alors on ne fait pas affaire et on repart.
Les hommes s’intéressent particulièrement aux outils. Trop lourds, certains sont à même la route – parfois en désordre, habillés de rouille, sortis sûrement d’un tas de ferraille. Le regard plongeant des passants découvrent aussi ces « gisants » frottés, huilés qui sensibilisent les curieux. Y aurait-il quelques bricoles surgies d’un autre temps et que l’on ne retrouve plus, par exemple : bouton électrique en porcelaine, loquet de porte au décor floral, abat-jour tulipe, etc…
Quelques personnes recherchent un petit outil perdu ou égaré.
On dit aussi, j’avais le même et le grand-père d’expliquer à son petit-fils, ce à quoi il servait, comment on le tenait pour travailler « leçon du passé » qui éveille bien des souvenirs de fatigue. Vois-tu fiston, c’était du « tout fait main ».
Les rues sont devenues étroites car la foule afflue, mais vaillamment on les arpente à nouveau, jusqu’à retourner à l’objet remarqué.
Peut-être se laissera-t-on tenter ? Il se peut aussi que l’on n’ait pas tout vu la première fois !
Le beau temps réjouit camelots et organisateurs car les prévisions météo n’étaient pas des plus engageantes et chacun avait scruté le ciel, d’un œil inquiet.
Tout s’est bien passé. Les gens se sont rencontrés, depuis longtemps ils ne s’étaient pas vus. Bonne occasion pour s’enquérir des nouvelles de la famille, du voisinage.
Qui oubliera de venir, attiré par l’odeur des grillades, casser la croûte ? En bon charentais, faut bien manger une goulée, boire un coup. Puis un café ne fera point de mal. Les dames du club, charmantes hôtesses ne demandent qu’à vous servir.
De cette journée chacun a-t-il trouvé son compte ? En tous cas. Merci ! et à la prochaine !!!