mardi 31 août 2010

Les jeunes filles et la coiffure

Devenues jeunes filles, elles portent des robes quasi celles des mamans et nous allons ma chérie regarder ce que furent les coiffures des cheveux à cette époque.

Dans les années 50, elles arborèrent fièrement un nœud à deux pans de ruban, le « suivez- moi-jeune- homme » flottant sur la nuque, reprenant ainsi la mode des vêtements féminins du XIXème dont deux pans de dentelle flottaient derrière la robe.

Les coiffures, elles aussi ont évolué. Loin des chignons cachés sous les bonnets et les coiffes, la chevelure était coupée courte.
                                                                          
On l’ondulait, on faisait des crans avec les fers à friser. Rien de bien naturel et souvent la jeune fille sortait plus ébouriffée que bien coiffée. Les cheveux donnaient l’impression d’être brulés.



La nouveauté, la mode étaient là, qu’importe si l’on souffrait un peu du chaud des bigoudis.

- De ce côté-ci, on a fait des progrès, Mamie.

- Ma chérie, le temps d’hier est passé. Vivons le présent qui est plus agréable j’en conviens même pour les mamies.

lundi 30 août 2010

Les hommes et la mode

La créativité ne s’exprima pas d’une façon aussi spectaculaire que pour les dames.

De grosses chemises de toile, ils passèrent aux chemises à manches longues avec un poignet pour les resserrer. Les pantalons d’abord sans braguette arrivèrent jusqu’à nous en élargissant ou rétrécissant des jambières.

Pour les sorties, faux cols et jabots plissés ornaient les chemises, une veste au décolleté en V les offrait au regard. C’était aussi la mode après la grande guerre de porter dans la poche d’un petit gilet une montre à gousset fixée par une chaînette.


Petit à petit les souliers à tige lacée remplaçaient les soques. Les sabots de bois étaient chez nos anciens garnis de paille ou de feuilles. Les chaussettes tricotées succédèrent avantageusement à cette garniture de fortune. Chez nos grands parents, les sabots gardèrent au-delà de 1930 leurs prérogatives.

Pour travailler aux champs, on enfilait les vêtements les plus usés et on rapiéçait ou « petassait » jusqu’à la corde. Dans les pieds déjà calleux par le port des sabots, on arriva à mettre des bottes.

- Rien d’extraordinaire, Mamie, ça existe encore.

- Oui, mais nos braves paysans, faisaient des « chaussettes russes » pour économiser les autres chaussettes. Les hommes entortillaient de vieux chiffons autour des pieds et les agençaient pour être à l’aise en marchant. Pour se protéger du froid, ils étaient isolés de la semelle par ce moyen insolite. Russe parce que les soldats de la campagne de Crimée avaient peut-être rapporté ce qui était là-bas une invention tellement appréciable dans le froid, le gel et la glace. C’était la loi du sauve qui peut.

Le progrès apporta l’usage des engrais en sac de jute et on les utilisait pour tout et n’importe quoi. Dans notre village de Courcôme, on peut encore avoir en mémoire le père Anatole Segeard qui partait aux champs en clopinant. Sur la tête et les épaules, il portait un sac de « guano » transformé en le pliant, en un capuchon et une pèlerine. Costume d’hiver, bien sûr.

Bonnets de coton primitifs laissèrent place aux chapeaux de toile faits à la maison. L’hiver, c’était le passe-montagne qui protégeait toute la tête. Les femmes s’activaient à tricoter l’été pour l’hiver. Puis défilèrent les casquettes, les bérets qui sont un peu délaissés. Un seul homme de notre commune le porte fièrement. Il lui va si bien qu’on ne le verrait pas coiffé autrement. Quelquefois la préséance l’oblige à l’enlever, mais pour très peu de temps.

Jean-Pierre MOLLE
Pour les cérémonies gibus et chapeaux melons couvraient la tête de nos messieurs. Les chapeaux de feutre se portaient plus facilement.

Avant les costumes taillés sur mesure chez le tailleur, une large blouse noire descendait sur les pantalons et autour du cou, souvent un grand mouchoir à carreau remplaçait la cravate. C’était l’habit pour tout aller.


                                                                                      

Les cheveux façonnés à la coupe au bol ne sortaient pas de l’ordinaire. Au fil du temps, les jeunes adoptèrent des façons plus coquettes.

La moustache transformait plus ou moins le visage. Dans les années 25-30, on la portait et on la façonnait, large, fine, frisée aux extrémités, et nombre de jeunes gens attendaient avec impatience que ces fameux poils poussent et grandissent. Cet objet de convoitise causait bien des rigolades entre copains. Mais le temps passant tout le monde était à la même enseigne.
Emile CAILLER
- Une fois de plus Alice, « rien ne sert de courir, tout arrive à point »

- Même pour la moustache, mamie !!!

samedi 28 août 2010

La mode pour les bébés et les jeunes enfants

Les futures mamans et leur entourage, s’affairaient pour tricoter le trousseau du nouveau né.

A la naissance, le tout petit était emmailloté dans :

1 couche en linge usagé
1 bande Velpeau
1 carré en pointe éponge
1 lange de laine pour le bas
Le haut du corps portait une chemise de toile fine
1 brassière en coton flanelle
1 brassière en laine tricotée
1 bonnet de laine sur la tête
layette bébé








Pour former le maillot proprement dit on devait croiser le lange de laine remonté jusqu’aux aisselles. On fermait ce maillot en ramenant vers la poitrine le bas du lange en croisant les 2 extrémités dans le dos. Une petite poche pour les pieds pour qu’ils puissent remuer.

Ce fameux habillage était conseillé pour tenir la colonne vertébrale du bébé et le maintenir au chaud.

Quelques temps après on laissait le bas ouvert pour préparer une nouvelle phase d’évolution.

- Mamie, ce devait être bien gênant pour le bébé d’être ficelé comme un saucisson ?

- Ma chérie, personne n’a gardé un traumatisme quelconque de cette façon de faire.
1930 - sous-vêtements 1 an
Petit à petit, dégagés de ce carcan, les petits pieds se mettaient en mouvement à l’aise dans des chaussons en laine, tricotés à la main.

Le haut du corps était protégé toujours par des brassières, 1 fine, 1 tricotée. La barboteuse pour les garçons, les robes pour les filles apportèrent de la fantaisie et du confort.

On couchait les bébés dans des berceaux.

L’hiver, la bouillote devait réchauffer la couche, car à la maison point de chauffage central, ni de source de chaleur dans les chambres.

On attendait plusieurs semaines pour la première sortie. Le landau monté sur des grandes roues assurait les promenades. Devenus plus grands les petits enfants étaient transportés en poussette – véhicule rudimentaire, sans capote, sans confort que l’on poussait de manière que l’enfant puisse voir devant lui.
Poussette des années 60
Se promenant ainsi, on privilégiait des sorties limitées. Très souvent, les mamans rapportaient de ces petites virées l’herbe des lapins portée dans le « balin » enfilé dans un bâton en équilibre sur l’épaule.

Quelquefois les paysannes les emmenaient porter collation aux faucheurs, par exemple. Chapeau de toile sur la tête l’enfant calé dans sa chignole appréciait de se faire rouler.

Puis garçonnet et fillette changèrent de look – fini tout ce qui se portait en unisexe. Ils devinrent petit à petit le « portrait craché » de papa et de maman. Les culottes « Petit-Bateau » pour sexe féminin s’attachaient à un corset de toile renforcée par des boutons. Ce système mettait quelquefois bien en peine la petite mignonne.
1932 - enfants
1931 - costumes d'été
Les garçons portaient culottes courtes sur des grandes chaussettes noires montant jusqu’aux genoux.

A l’école, le tablier blouse était de rigueur pour tous. Un gilet tricoté arrêtait le froid, des moufles avec un seul pouce, ou des mitaines protégeaient les doigts.

Les sabots de bois laissèrent progressivement la place au « soque », tige de cuir et semelle de bois.

Petit à petit, transformation du style, garniture de passementerie, col fantaisie, couleurs variées, nous amenèrent à la mode qui change chaque année.
1939 - Robe de jeune fille
La mini-jupe fit l’effet d’une bombe lorsqu’elle apparut en 1961.

- Maintenant, elle est déjà cinquantenaire, ma petite Alice.

- Pour des jeunes, c’est gracieux Mamie !!!

- Oui, mais il ne faut pas essayer de tirer dessus pour l’allonger, car là c’est disgracieux.
Avant tout, il faut se sentir à l’aise. Nos grand-mères auraient dit « benèze ».

mercredi 25 août 2010

Le mariage d’un siècle à l’autre

Avant les actes officiels du mariage, on se fréquentait. Les garçons et les filles se connaissaient depuis l’école, continuaient à vivre ensemble dans le village. Ils se rassemblaient pendant les veillées, les fêtes après les moissons, les vendanges. Les jeunes gens allaient au champ aux bergères. En effet, c’était le travail des filles de garder les troupeaux. On bavardait, puis on se faisait des promesses, des projets loin du regard des parents. Ces derniers avaient parfois imaginé des rencontres qui auraient pu agrandir leur benasse ou placer leur progéniture dans un « bon nid ».

La réalité ne correspondant pas toujours à ces rêves, pour éviter les foudres paternelles il fallait de la diplomatie, de la patience et du temps. Petit à petit, chemin faisant on arrivait aux déclarations devant la famille. Facilement ou péniblement l’approbation annonçait les accordailles. On se faisait à l’idée d’un mariage prochain.

Ces démarches toutes en simplicité connurent, dans les années suivantes une mise en scène un peu fantaisiste. On avait évolué. Vêtu cérémonieusement, portant chapeau et gants, le gentleman d’un jour père du futur marié venait demander la main de la future mariée à son père. C’était peut être une manière de montrer de la correction, de la politesse ou de faire penser à une certaine aisance dans la vie.

La main de la demoiselle accordée on rentrait dans les préparations du mariage. Ces démonstrations un peu obsolètes n’existent plus que dans la haute société.

Gai, gai, mari-ons nous
Mettons nous donc en ménage
Gai, gai, mari-ons nous
Mettons nous la corde au cou !

Voici arrivé, le jour de tous les bonheurs !!! Il avait fallu fixer un jour en respectant certains dictons ;

• On ne doit pas se marier en mai

• On ne doit pas se marier en dehors du village de l’épousée, etc …

La seule chose que l’on ne pouvait prévoir : le temps. Pour détourner la malédiction, ne disait-on pas « mariage pluvieux, mariage heureux » attendons la suite pour vérifier la valeur de ce dicton !!!

Le cortège se formait dans la cour de la ferme de la mariée et partait à travers le village jusqu’à la Mairie. M. le Maire, les accueillait et après les questions d’usage, la signature des mariés et des témoins, la remise du livret de famille, un mot gentil du magistrat on se rendait à l’Eglise.

01 février 1930 au Petit-Village
Nos arrières grand-mères ne devaient pas connaître les belles toilettes blanches d’aujourd’hui. Les robes et toilettes étaient différentes, il y a presque cent ans. Elles ont changé au fil des ans et de la mode. Eulalie une jeune fille du village s’est mariée jeune, étant orpheline de mère, elle fut habillée de noir. Un béguin noir rendait triste son visage tout jeunot.

Précédé du musicien, le cortège pénétrait dans le sanctuaire. La cérémonie dans les prières et l’échange des consentements a perduré jusqu’à nos jours. A l’issue de cette célébration, la mariée offrait son bouquet à la Vierge. D’autres étaient conservés sous une cloche de verre et trônaient sur un buffet de la salle commune.

Parfois à Courcôme après leur cérémonie de mariage, les jeunes épouses venaient en présent déposer sur la tête de la Vierge leur propre couronne de mariée.


Sur le chemin de l’aller, on pouvait remarquer installé sur une chaise, une poignée de fleurs. Les gens du cortège savaient très bien que l’on faisait appel à la générosité. On entendait des applaudissements et des « Vive les mariés", pleins de joie.

Les cloches carillonnaient l’entrée et la sortie de l’église et le cortège revenait au point de départ pour se mettre à table.
Un grand mariage
Dans la grange on avait tendu des draps sur les murs et fait du rangement pour installer les longues tables sur tréteaux. Des bancs complétaient ce rustique ensemble.

Tout d’abord, c’étaient les voisines qui assuraient la cuisine du repas. Les produits de la ferme étaient mis à l’honneur. Poulets rôtis, lapins en civet après avoir mangé la soupe et fait godaille. Les galettes et les fruits de l’année composaient le dessert.

On chantait, on buvait à la santé des mariés. Le vin récolté sur la propriété arrosait copieusement le repas.

Petit à petit, les repas furent assurés par des cuisiniers ou cuisinières et on s’éloigna de la rusticité de l’événement. Les menus apparurent sur les tables, plus ou moins décorés et les mets devinrent plus recherchés.

Mais nos mariés de l’ancien temps unis pour le meilleur et pour le pire vivaient encore quelques temps chez leurs parents. Puis bon gré, mal gré ils étaient obligés de partir chercher du travail dans les fermes voisines comme domestiques. La vie était dure pour les commis de ferme, le travail ne se partageait pas.

- Mais, Mamie, c’est mieux aujourd’hui !!! les machines soulagent les hommes, les lois sociales les protègent.

- Oui certes, mais le travail il faut le trouver !!!

Les plantes médicinales et les soins chez nos anciens

Ma chérie, l’autre jour tu m’écrivais que tu avais eu un gros rhume qui s’acharnait sur toi, nécessitant quelques jours d’antibiotiques

Tes arrières grand-mères ne connaissaient point ce genre de soins. Elles t’auraient immédiatement posé un cataplasme de farine de moutarde sur la poitrine. Ce système était peu facile à appliquer car il fallait délayer la farine de moutarde et l’étendre sur un linge. Le plus ennuyeux arrivait lorsqu’on l’appliquait sur la peau. Aïe, aïe ça pique, ça dévore. C’était à ce moment tout le bénéfice du remède, disait-on promettant que ça ne durerait pas.

Les sinapismes, également préparés à la moutarde se vendaient en pharmacie sous la marque « Le Rigollot ».

L’eau sédative calmait les migraines, emprisonnée sous un turban de tissu posé sur le front.

Pour les bronchites ou quelques mauvaises « humeurs » on posait des ventouses. Avec des verres spéciaux à bord arrondis ou quelquefois des verres ordinaires, on enflammait un coton au bout d’une tige pour faire le vide dans le verre. On le retournait immédiatement dans le dos en dessous des épaules et là on disait que la ventouse était prise. Alors la peau commençait à monter, c’était le mal qui partait disait-on.











 Dans les siècles précédents on pratiquait des saignées pour soulager les personnes trop sanguines, au visage écarlate, pour éviter le coup de sang et la congestion.

Puis une petite bête fut utilisée pour faire ce travail. La sangsue se gavait de sang, sans trace extérieure et c’était beaucoup moins impressionnant.

- Ma petite Alice, tu t’imagines avec ces petites bêtes dans le dos ? Non sans doute !!!

Les herbes qu’offrait la nature étaient spécifiques à chacun des maux dont on pouvait souffrir.

On comptait :

- les plantes calmantes comme le tilleul, le thym et le coquelicot ;

- les plantes diurétiques en tisane – les feuilles de cassis, les queues de cerise, le chiendent ;

- les plantes laxatives tel le lin, le séné, les racines de rhubarbe ;

- les plantes pectorales – fleurs de violettes, bourgeons de sapin, la guimauve, le bouillon blanc

Pour digérer on prenait de la camomille, de la menthe et de la verveine. On se purgeait aussi avec de l’huile de ricin, du rièble (gratteron).

L’huile de foie de morue fortifiait les anémiés. Son usage comme antirachitique remonte aux années 1865 ! Beurk, un mauvais souvenir pour de nombreuses générations d'enfants !!! Ces richesses de la nature s’emploient plus facilement maintenant dans des produits pharmaceutiques. Ainsi, on ne peut plus dire : « Ah, ces remèdes de bonne femme !!! »

Les cassures et les foulures étaient remises au prix de grands cris chez les rebouteux.

Il faut reconnaître qu’à l’heure actuelle certaines personnes ont toujours le don de soigner brûlure, zona et verrues. Tout cela s’améliore et se guérit sous leurs mains.

Y-a-t-il encore de nombreux adeptes de tous ces vieux remèdes ?

Camomille

Bouillon blanc

gratteron (rièble)

Séné
Lin

mardi 24 août 2010

Changement de tenues chez les ecclésiastiques

Depuis de nombreuses années on salue dans la rue une personne croyant rencontrer un promeneur X ou Y.

Costume tout à fait banal de tout à chacun, aucun signe distinctif visible au premier abord.

Puis on aperçoit au revers de la veste une petite croix. Et bien oui, c’est un prêtre, un curé de paroisse. Même l’évêque, dans la vie quotidienne porte un costume.

Avant d’avoir adopté ces habits civils, les ecclésiastiques portaient une soutane, sorte de robe boutonnée de haut en bas de couleur noire. La tête était coiffée soit d’un chapeau ou d’une barrette noire, violette chez les évêques.














En dehors des moniales, les religieuses abandonnèrent les jupons longs et les cornettes. Ces coiffes étaient bien sûr encombrantes pour exécuter certains mouvements et les voilà telle Mme Untel – incognito dans les diverses assemblées.


Ne dit-on pas « l’habit ne fait pas le moine !!! ». Dicton qui trouve toute sa vérité dans ces épisodes.

Quelques rappels historiques

Comme évoqué dans un précédent billet, le village de Courcôme et ses alentours ont connus des évolutions au cours du temps.

La zone était partagée entre l’Angoumois et la Saintonge suivant la répartition ci-dessous :

- Noms des hameaux situés dans l’Angoumois :

Tuzie, La Croix Geoffroy, les Marchis (en partie)

- Noms des hameaux situés dans la Saintonge :

Courcôme, les Martres, Les Ouillers, la Touche, les Combeaux et Tuzie (pour 4 feux)


Au fil du temps, les habitants de Courcôme s’appelaient :

- Sous les romains : cuvitas

- Sous les Saintongeais : sontone ou santon

- Sous les poitevins : pictoes ou pictavi


Quelques anciennes voies de communication ont été recensées par M. Piveteau et M. Barenger en 1955 (source SAAC) :

Voie antique : une voie gallo-romaine de Villefagnan à Mansle passe par Courcôme.

Voie pré-romaine : la voie retrouve son unité à Verteuil et rejoint Courcôme et Villefagnan pour aller en direction d’Aulnay.

Voie de la Rochelle : elle passe par les bois de Courcôme pour rejoindre Charmé puis la voie romaine qui va à Aulnay.

samedi 21 août 2010

L’évolution de la mode entre 1900 – 1940

Ma chérie, tu comprends très bien que cette mode dont je t’ai parlé a changé avec tout le progrès qui se faisait sentir dans tous les domaines.

La mode féminine toujours prépondérante vis-à-vis de la mode masculine commençait à se présenter dans les couleurs plus vives, tissée dans des fibres encore similaires, mais le satin, la soie arrivèrent très vite.

Les pieds de poule, les écossais, les passementeries, les cols fantaisies étaient arborés avec fierté.

Tous les milieux sociaux, même en campagne étaient pénétrés de ces nouveautés. Plus de cotillon, ni de devanteau, les robes affinaient les silhouettes. Les bonnets et les coiffes cédèrent la place aux chapeaux.

La vraie mode, montrée dans les catalogues n’était pas suivie à la lettre car les formes des femmes qui travaillaient aux champs ne correspondaient point aux mannequins étriqués de la vie parisienne.
1932
- Tu vois, Alice, les couturières qui confectionnaient robes et vestes, essayaient de se rapprocher du style nouveau. Ma chérie, je te propose de regarder quelques spécimens d’illustrations glanées sur des catalogues.

Pour les dessous, la lingerie avait aussi sa nouveauté. Finies, les culottes ouvertes, les grosses chemises.

Les robes habillées légères et élargies de plis attiraient les yeux des messieurs. On commencera à en porter aux mariages, moins sophistiquées mais déjà très nouvelles.


- Regarde Alice, et choisis le plus beau !!!

- Mamie, on ne porte plus de chapeau !!!

- On peut remarquer, ma chérie, que la mode revient souvent à celles qui l’ont précédée.

Des garnitures fantaisie s’ajoutent à la précédente sobriété. Les cheveux sont coupés courts et les chapeaux connaissent de beaux jours.








Les bottines à boutons et autres chaussures passent la main aux chaussures élégantes en cuir travaillé. Cependant l’usage du sabot va perdurer chez les ainés au-delà de 1930. Bien sûr ce n’était pas une généralité.

Dans les années 35-40, on s’exerça au tricot.

1938 - robe tailleur tricot (jupe étroite et boléro égayé d'un gilet boutonné)

La mini-jupe, loin très loin de la longueur des robes apparut en 1961. Ma chérie, ce fut un grand boum chez les jeunes filles.

mercredi 18 août 2010

La mode féminine autrefois

Primitivement, s’habiller, se chausser venaient après la nourriture, la préoccupation des familles.

De ce côté-là, il n’existait pas de fantaisie toutes les femmes portaient des vêtements semblables dans tout le village.

Une longue chemise de toile de lin à encolure carrée couvrait le haut du corps. Pour compléter ce premier habit, une camisole ou caraco à manches longues froncées sous un poignet serré passait sous un long cotillon au niveau de la taille. Ce jupon de droguet tombait jusqu’aux pieds.
Pince pour remonter le jupon
Point de lingerie, si ce n’est la fameuse culotte ouverte, à jambières jusqu’aux genoux. Elle permettait à la femme de satisfaire facilement ses petits besoins, en tenant le jupon écarté d’une main à l’avant et de l’autre à l’arrière. Tout se passait ainsi loin des regards indiscrets.

Sur le cotillon froncé à la taille, on portait le « devanteau », la devantière disait-on aussi pour tenir propre le dessous. *

Un fichu en pointe couvrait les épaules.

Plus tard arriva l’usage du corset, qui serrait la taille et prétendait amincir le personnage. Cette enveloppe qui tenait du carcan s’attachait devant avec des agrafes et derrière on tirait sur un galon enfilé de haut en bas pour tenir le corset dans sa forme. Ensuite, pour le mettre il n’y avait plus qu’à l’agrafer devant.

- Mais Mamie, elles devaient avoir bien chaud ces pauvres femmes !

- Ma chérie, sache qu’on disait haut et fort « Qui garde le froid, garde le chaud !!! »

Le dur labeur, l’été sous un soleil de plomb, obligeait les femmes à se couvrir la tête. Façon un peu simpliste, de se protéger, elles portaient un bonnet de tissu léger qui cachait les cheveux tortillés en chignon. Cette coiffure emboîtait la tête en laissant apercevoir une raie au milieu d’où partaient des cheveux bien lissés. Les jours de fête ou de sortie on plaçait sur ce bonnet, un parement en dentelle ou de broderie épousant exactement la forme du dessous.

Quelques personnes choisissaient le bonnet ruché, tuyauté tout le tour, en bordure tel les rayons de cire de la ruche.
Fer pour bonnet ruché
Par leur décoration de dentelles plis et rubans, les coiffes étaient plus festives. Chaque région se distinguait par la forme, les rubans plus ou moins longs pendant dans le dos.

Ma petite Alice, je ne voudrais pas oublier de te parler d’un couvre-chef particulier ; la « quichenotte ».Elle recouvrait entièrement la tête. Faite de tissu léger, elle se tenait bien raide grâce à des baleines de bois d’une oreille à l’autre. De là partait un pan de tissu descendant jusqu’au cou. Sur l’arrondi du derrière de la tête l’étoffe froncée recouvrait entièrement le « cagouet ».


Dans notre Courcôme, feu Mme Denise Petrault fut la dernière à porter la quichenotte. Devenue centenaire, elle y fut fidèle toute sa vie active.

A l’origine dit-on la quichenotte devait empêcher le jeune homme trop entreprenant de voler un baiser à une jeune fille.

- Très bonne manière d’éloigner les indésirables, Mamie !!!

Les chaussures, n’étaient que de gros sabots de bois garnis de paille ou de feuilles pour se protéger du froid.

Taillés dans la masse, faits d’une seule pièce, ils étaient lourds et raides aux pieds. Ils ont vécu très longtemps ces sabots, jusqu’à ce qu’ils s’affinent un peu, portant une bride en cuir parfois décorée sur le dessus.


Voici la porte qui s’ouvre sur une autre façon de se vêtir et de se chausser !!!

* Te souviens-tu du tablier de ta Grand-mère ?

Le principal usage du tablier de Grand-mère était de protéger la robe en dessous.

Mais en plus de cela :

Il servait de gant pour retirer une poêle du fourneau.

Il était merveilleux pour essuyer les larmes des enfants, et, dans certaines occasions, pour nettoyer les frimousses salies.

Depuis le poulailler, le tablier servait à transporter les œufs, et de temps en temps les poussins !

Quand des visiteurs arrivaient, le tablier servait d'abri pour les enfants timides.

Quand le temps était frais, Grand-mère s'en emmitouflait les bras.

Ce bon vieux tablier faisait office de soufflet, agité au dessus du feu de bois.

C'est lui qui transbahutait les pommes de terre et le bois sec jusque dans la cuisine.

Depuis le potager, il servait de panier pour de nombreux légumes ; après que les petits pois aient été récoltés, venait le tour des choux.

En fin de saison, il était utilisé pour ramasser les pommes tombées de l'arbre.

Quand des visiteurs arrivaient de façon impromptue, c'était surprenant de voir avec quelle rapidité le vieux tablier pouvait faire la poussière.

A l'heure de servir le repas, Grand-mère allait sur le perron agiter son tablier, et les hommes aux champs savaient aussitôt qu'ils devaient passer à table.

Grand-mère l'utilisait aussi pour poser la tarte aux pommes à peine sortie du four sur le rebord de la fenêtre pour qu'elle refroidisse.

De nos jours, sa petite fille la pose dans le four pour la décongeler.


Il faudra de bien longues années avant que quelqu'un invente quelque objet qui puisse remplacer ce bon vieux tablier qui servait à tant de choses !