vendredi 13 août 2010

Les chiens de berger

- Tu veux dire les bergers allemands Mamie ?
- Non, écoute. Pour aider à emmener le troupeau au champ et garder plus facilement les bêtes, on utilisa les chiens.

Loin des chiens de race connus actuellement, c’était la plupart du temps des bâtards. Ces bêtes là s’affirmaient rustiques, sortant d’un croisement d’animaux tout venant. On les dressait mais ce n’était pas toujours aisé et parfois on devait abandonner devant les cabochards, les fuyards, les peureux.
Avec un chien docile et intelligent on obtenait de bons résultats. Il était appris à obéir à la voix et récompensé par une « goulée » de pain si tout se passait bien.
Petit à petit il arrivait à travailler presque sans qu’on lui commande. Les plus filous « tannaient » la patte arrière et aussitôt couchait la bête en se libérant.
Si le berger se tenait devant le troupeau, il « touchait » les bêtes de l’arrière évitant qu’elles ne s’écartent les unes des autres.
Même si quelques unes arrivaient à pénétrer dans un bois, assez loin de la pâture, il entendait son maître dire « Va les chercher là-bas !», et d’un trait le chien partait et faisait admirablement son travail.

Très attaché à son compagnon, le maître le récompensait de pain et de caresses. Ce fameux « pain de chien » que les petits enfants savouraient lorsqu'ils accompagnaient le grand-père berger.
- Un goût particulier, Mamie ?
- Tu es toute étonnée Alice, mais ce pain ayant traîné dans la poche était, l’ayant goûté, d’une saveur inégalable, il était sec, deux fois sec, il craquait sous les dents.
- Oh Mamie, ce n’était pas propre quand même !!!
- Pas grave, les lois de l’hygiène n’étant pas si rigoureuses, on ne pensait pas un seul instant en être malade.