mercredi 18 août 2010

La mode féminine autrefois

Primitivement, s’habiller, se chausser venaient après la nourriture, la préoccupation des familles.

De ce côté-là, il n’existait pas de fantaisie toutes les femmes portaient des vêtements semblables dans tout le village.

Une longue chemise de toile de lin à encolure carrée couvrait le haut du corps. Pour compléter ce premier habit, une camisole ou caraco à manches longues froncées sous un poignet serré passait sous un long cotillon au niveau de la taille. Ce jupon de droguet tombait jusqu’aux pieds.
Pince pour remonter le jupon
Point de lingerie, si ce n’est la fameuse culotte ouverte, à jambières jusqu’aux genoux. Elle permettait à la femme de satisfaire facilement ses petits besoins, en tenant le jupon écarté d’une main à l’avant et de l’autre à l’arrière. Tout se passait ainsi loin des regards indiscrets.

Sur le cotillon froncé à la taille, on portait le « devanteau », la devantière disait-on aussi pour tenir propre le dessous. *

Un fichu en pointe couvrait les épaules.

Plus tard arriva l’usage du corset, qui serrait la taille et prétendait amincir le personnage. Cette enveloppe qui tenait du carcan s’attachait devant avec des agrafes et derrière on tirait sur un galon enfilé de haut en bas pour tenir le corset dans sa forme. Ensuite, pour le mettre il n’y avait plus qu’à l’agrafer devant.

- Mais Mamie, elles devaient avoir bien chaud ces pauvres femmes !

- Ma chérie, sache qu’on disait haut et fort « Qui garde le froid, garde le chaud !!! »

Le dur labeur, l’été sous un soleil de plomb, obligeait les femmes à se couvrir la tête. Façon un peu simpliste, de se protéger, elles portaient un bonnet de tissu léger qui cachait les cheveux tortillés en chignon. Cette coiffure emboîtait la tête en laissant apercevoir une raie au milieu d’où partaient des cheveux bien lissés. Les jours de fête ou de sortie on plaçait sur ce bonnet, un parement en dentelle ou de broderie épousant exactement la forme du dessous.

Quelques personnes choisissaient le bonnet ruché, tuyauté tout le tour, en bordure tel les rayons de cire de la ruche.
Fer pour bonnet ruché
Par leur décoration de dentelles plis et rubans, les coiffes étaient plus festives. Chaque région se distinguait par la forme, les rubans plus ou moins longs pendant dans le dos.

Ma petite Alice, je ne voudrais pas oublier de te parler d’un couvre-chef particulier ; la « quichenotte ».Elle recouvrait entièrement la tête. Faite de tissu léger, elle se tenait bien raide grâce à des baleines de bois d’une oreille à l’autre. De là partait un pan de tissu descendant jusqu’au cou. Sur l’arrondi du derrière de la tête l’étoffe froncée recouvrait entièrement le « cagouet ».


Dans notre Courcôme, feu Mme Denise Petrault fut la dernière à porter la quichenotte. Devenue centenaire, elle y fut fidèle toute sa vie active.

A l’origine dit-on la quichenotte devait empêcher le jeune homme trop entreprenant de voler un baiser à une jeune fille.

- Très bonne manière d’éloigner les indésirables, Mamie !!!

Les chaussures, n’étaient que de gros sabots de bois garnis de paille ou de feuilles pour se protéger du froid.

Taillés dans la masse, faits d’une seule pièce, ils étaient lourds et raides aux pieds. Ils ont vécu très longtemps ces sabots, jusqu’à ce qu’ils s’affinent un peu, portant une bride en cuir parfois décorée sur le dessus.


Voici la porte qui s’ouvre sur une autre façon de se vêtir et de se chausser !!!

* Te souviens-tu du tablier de ta Grand-mère ?

Le principal usage du tablier de Grand-mère était de protéger la robe en dessous.

Mais en plus de cela :

Il servait de gant pour retirer une poêle du fourneau.

Il était merveilleux pour essuyer les larmes des enfants, et, dans certaines occasions, pour nettoyer les frimousses salies.

Depuis le poulailler, le tablier servait à transporter les œufs, et de temps en temps les poussins !

Quand des visiteurs arrivaient, le tablier servait d'abri pour les enfants timides.

Quand le temps était frais, Grand-mère s'en emmitouflait les bras.

Ce bon vieux tablier faisait office de soufflet, agité au dessus du feu de bois.

C'est lui qui transbahutait les pommes de terre et le bois sec jusque dans la cuisine.

Depuis le potager, il servait de panier pour de nombreux légumes ; après que les petits pois aient été récoltés, venait le tour des choux.

En fin de saison, il était utilisé pour ramasser les pommes tombées de l'arbre.

Quand des visiteurs arrivaient de façon impromptue, c'était surprenant de voir avec quelle rapidité le vieux tablier pouvait faire la poussière.

A l'heure de servir le repas, Grand-mère allait sur le perron agiter son tablier, et les hommes aux champs savaient aussitôt qu'ils devaient passer à table.

Grand-mère l'utilisait aussi pour poser la tarte aux pommes à peine sortie du four sur le rebord de la fenêtre pour qu'elle refroidisse.

De nos jours, sa petite fille la pose dans le four pour la décongeler.


Il faudra de bien longues années avant que quelqu'un invente quelque objet qui puisse remplacer ce bon vieux tablier qui servait à tant de choses !