lundi 28 juin 2010

Le travail de la femme à la maison

Que de changement Alice !!! Tu vois aujourd’hui des femmes de la campagne qui ont un métier en ville. L’évolution, leur a donné plus de choix de vie qu’autrefois. La plupart du temps on naissait, on travaillait et on mourait dans le même village.
- C’est mieux maintenant Mamie !!!
- Ma petite Alice, autre temps autre mœurs.
La femme du XIXème siècle assumait bien des travaux à la maison et à la ferme.


Certains hommes, que dis-je beaucoup n’ont jamais su faire sortir le lait de la mamelle de la vache.
Les journées d’hiver on cuisinait les oies, les canards et le porc.

Au moment où les canards croisent bien les ailes on va passer au sacrifice pour alimenter la famille.

Les mâles seront mis à part pour le gavage pendant au moins trois bonnes semaines. C'était la corvée matin et soir avec le « maïs de Ruffec » qui se cultivait à cette époque. Travail essentiellement féminin qui n’était pas des plus agréables.


A la main on poussait le maïs trempé auparavant (la veille) dans le cou, le bec étant tenu ouvert par la main gauche. On faisait circuler le grain en suivant le cou extérieurement afin de remplir le jabot de la bête. Pour ce faire, on se mettait à genoux sur la litière et à cheval sur le canard pour le saisir. Il ne fallait pas qu’il se débatte, car ses griffes auraient labouré les cuisses de la gaveuse.

Ensuite on inventa une sorte de moulin à gaver, plus facile peut-être ? Oui, fini le temps du gavage, les palmipèdes devenaient lourds et ne bougeaient pour ainsi dire plus du tout. Ils buvaient à volonté dans une gamelle à leur portée.

L’heure du sacrifice allait sonner.
On demandait aux voisines leur aide et quand tout le monde était prêt, la cuisine du gras pouvait commencer.

- Mamie, qu’allait-on leur faire ?
- Un couteau bien aiguisé, les ailes croisées pour le tenir et la lame meurtrière allait trancher le cou au dessous de la tête que l’on soulevait de la main gauche. Le sang giclait, quelques « pissettes » s’écartaient sur les côtés – gare à vous ! Un récipient contenant un peu de vinaigre, se remplissait du sang.
- Pour quoi faire ?
- Ma chérie, l’économie étant de rigueur on ne laissait rien perdre. Ce sang on le faisait frire avec des échalotes pour faire de la « sanguette ».

Quelquefois, le canard n'étant pas encore totalement vidé de son sang se permettait une dernière escapade dans les bâtiments. On se dépêchait de l'attraper car il ne fallait pas qu'il se cogne pour ne pas abimer la viande.

Alors arrivait le moment de plumer à la main tous ces cadavres bien dodus. On débarrassait d’abord le bout des ailes pour faire des « plumeaux » destinés à balayer les cendres, dépoussiérer les coins difficiles à atteindre. Les plumes les plus grosses étaient mises d’un côté, le duvet de l’autre.
Les unes serviront à faire des lits de plumes pour remplacer les « paillasses » et le duvet plus léger ira dans des édredons. Toute cette garniture de lit n’existe plus beaucoup aujourd’hui.

Information complémentaire donnée par M. Pascal Baudoin sur son blog http://pagesperso-orange.fr/pascal.baudouin/foie_gras.htm
Du maïs de La Faye ou de Ruffec


Une fusée de maïs de Ruffec

Blé d’Espagne selon les uns, blé de Turquie selon les autres dans les textes anciens, le maïs avait trouvé de confortables « charentaises » à Ruffec.

Les anciens l’appellent aussi le maïs de La Faye.

Ce maïs présente l’avantage d’offrir des grains ronds, dénués d’aspérités, qui ne blessent pas l'œsophage du canard lors du gavage.

Le mais hybride a remplacé la variété locale dite de Ruffec : il couvre de faibles superficies. (1965)

En 1900, le président du syndicat agricole et viticole de Thouarcé, dans le Maine et Loire, demandait par lettre au Docteur Claude Brothier, maire de Villefagnan, de lui envoyer l’adresse d’un négociant sérieux, ou d’un producteur « qui serait à même de nous en procurer en bonne qualité ». La réputation de ce maïs, qui pousse encore dans les jardins des passionnés, avait largement dépassé les limites du Ruffécois. Aujourd’hui, à La Forêt-de-Tessé, par exemple, des agriculteurs ont replanté ce maïs local à partir de souches fournies par le conservatoire des semences à Toulouse.

Chaque année, en hiver, une bande de copains se réunit pour "épanouiller" le maïs (enlever les feuilles autour de l'épi) et tresser des "troches" (photo ci-dessus).