dimanche 9 janvier 2011

Un petit conte pour Alice

Il était une fois, le village de Trotte-Chien. Là, les habitants vivaient misérablement heureux malgré tout, se complaisant dans leurs traditions ancestrales.

Un jour, une riche famille disparut sans enfant. Suivant une longue généalogie ressortit l’existence d’un Seigneur. Cet héritage lui revenait de droit.

Sieur Auguste Philibert de la Malinerie et son épouse Adeline Phillipa des Broues s’installa dans cette maison de caractère. Monsieur et Madame formait un couple affable, agréable, s’intéressant à la vie de ce monde paysan.

Séduisant, parfois séducteur Sieur Auguste laissait percevoir une forme d’intelligence supérieure. De son côté, dame Adeline s’immisça dans les groupes, flatteuse elle conquit vite la gente féminine.

Imbus de cette supériorité notre Seigneur la montra en chef de file pour transformer ce peuple de vilains.

Ils étaient encore encombrés de préjugés, de crainte et s’exprimant fort difficilement près d’un supérieur. Belle aubaine, se dit-il, la tâche sera plus facile. Dame Adeline et notre homme concoctèrent de vastes projets. C’était ambitieux et trop important. Ils décidèrent donc de s’entourer de personnages faciles à manipuler, un peu lourd d’esprit afin de ne pas se laisser dominer.

Fiers et honorés de cette confiance chacun se mit à son travail.

Comme les 7 nains, ces « toutous » fidèles se dévouèrent corps et âme pour obtenir les faveurs de leur maître.

Lorsqu’il les réunissait pour dicter leur besogne, tout était établi d’avance, alors craignant le bonnet d’âne, tous opinaient du chef. Si d’aventure quelconque osait parler, il n’était pas rare de voir Seigneur taper violemment du poing pour affirmer sa souveraineté.

Mais à tout Seigneur, tout honneur et certains de dire : Que ferions nous sans lui ?

Auréolé de toutes ces qualités, le couple seigneurial régna de nombreuses années sur Trotte-Chien sans apporter grand changement malgré les belles promesses.

Or, les habitants avaient une inquiétude qui augmentait quotidiennement. Les loups, oui les loups qui vivaient en meute dans les forêts avaient déjà causés des dégâts. Ils se rapprochaient du village, si bien que pour protéger leur chien, les pauvres bougres hérissaient de pointes leurs colliers de cuir. Chacun se tenait sur ses gardes, mais le Sieur et Dame de la Malinerie en faisaient fi. Pas nous, pensaient-ils – ils n’oseraient tout de même pas !!!

Mais, un soir de nuit noire, sortant pour voir si quelques étoiles brillaient, ils aperçurent fixes et brillantes des petites boules de feu qui venaient vers eux.


Alors pensant aux loups qu'ils entendaient au loin, ils eurent peur, très peur.
Dame Adeline se débattait, allait et venait, le Seigneur lui trépignait maladroitement proférant des menaces.
Inutile, les loups étaient stoïques.
Devant l'agitation, les cris les loups s'en allèrent tranquillement continuer leur vie dans leurs bois.

Quand ils furent partis, éloignés du devant de la scène, malgré les pièges menaçants, ils étaient toujours là.
Que reste-t-il dans leurs têtes ? L'histoire ne le dit pas...
Oseront-ils revenir encore semer le trouble chez les seigneurs de La Malinerie ?