mercredi 23 mars 2011

Le chemin de fer à Courcôme

La ligne Orléans-Bordeaux qui traverse la commune de Courcôme a été ouverte en 1846 par la Compagnie du chemin de fer d’Orléans à Bordeaux. Cependant la section Poitiers-Angoulême n’a été ouverte que le 28/07/1853 presque un an après  la fusion de cette compagnie avec la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans.

Affiche Paris-Bordeaux en 8 heures (1897)
                                             
La SNCF a elle été créée le 01 janvier 1938 et l’établissement public RFF (Réseaux Ferrés de France) a lui été créé en février 1997.

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En 1892 la commune de Courcôme émet le vœu auprès du Conseil Général de l’établissement d’un arrêt de trains sur son territoire entre la gare de Ruffec et la station de Moussac.
Séance du Conseil général en date du 25 avril 1892
" Un vœu signé par MM. Auguste Brothier, Arnous, Théophile Brothier, d’Hémery, Laroche-Joubert, Marigné et Martell ainsi conçu :
Les conseillers généraux soussignés ont l’honneur de prier le Conseil général de vouloir bien émettre le vœu qu’il soit établi par la compagnie du chemin de fer d’Orléans une halte pour les trains omnibus à la maisonnette n° 266, desservant ce passage à niveau, dit de Gensac, sur le territoire de la commune de Courcôme, à 500 mètres du chef-lieu de cette commune, et qui se trouverait à peu près à égale distance de la gare de Ruffec et de la station de Moussac.
La création de cette halte, vivement sollicitée par Courcôme, l’est également par sept communes du canton de Villefagnan et par une commune du canton de Ruffec…
Comme elle ne serait ouverte qu’aux voyageurs, elle n’entraînerait aucune dépense, le garde-barrière pouvant très bien, comme ailleurs, délivrer les billets, et la compagnie verrait augmenter ses recettes par suite des facilités plus grandes de transport, offertes tant aux voyageurs ordinaires qu’aux nombreux marchands de bestiaux domiciliés dans les communes intéressées.
Il suffirait d’annexer à la maison du garde-barrière un abri pour les voyageurs. Les frais de construction seraient peu élevés, et le conseil municipal de Courcôme offre à la compagnie d’y participer…."
Cette demande avait été transmise à M. le Ministre des travaux publics et après examen de cette proposition par MM. Les ingénieurs du contrôle du réseau d’Orléans découvrons la réponse apportée par ceux-ci et la réponse apportée par le Conseil Général de la Charente :
« La gare de Ruffec et la station de Moussac sont distantes de 9, 800 kms, seulement, et que le sectionnement de cette distance relativement faible ne pourrait être justifié que par la nécessité de desservir un centre important de population ou d’industrie. Or, MM. Les ingénieurs déclarent que le trafic probable des voyageurs et celui des marchandises à l’arrêt réclamé ne suffiraient pas à couvrir les frais d’exploitation.
Dans ces conditions, et étant données les sujétions qu’occasionnerait la mesure sur une ligne aussi fréquentée que celle de Paris à Bordeaux, M. le Ministre des travaux publics reconnaît, avec les fonctionnaires du contrôle, qu’il n’y a pas lieu d’insister auprès de la compagnie d’Orléans dans le sens de la demande formulée. »

                                             
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Extrait du livre « itinéraire de Tours à Bordeaux »
Avant d’y arriver et au sortir du tunnel des Plans, qui divise à peu près en deux parties égales le trajet de Tours à Bordeaux, nous touchons presque à Courcôme, bourg modeste, où pourtant l’on peut visiter une église d’une architecture assez remarquable pour avoir mérité l’honneur d’être classée parmi les monuments historiques. Cette église porte la triple empreinte des styles divers des X, XII et XV siècles.
Extrait du livre « De Poitiers à Angoulême »
Qu’on ne croie pas toutefois que ce dernier trajet n’ait pas eu aussi ses difficultés. Signalons, entre autres, celles qu’offrait la montagne qui, après Ruffec, s’élève entre deux cours d’eau, la Pereuse et le ruisseau de Courcôme, et qu’on n’a pu traverser qu’en y pratiquant un très-long souterrain, le tunnel des Plans.
                                                    
Commençons donc le trajet dans le sens Paris-Bordeaux. A la sortie du tunnel évoqué ci-dessus nous sommes devant l’ancien passage à niveau de la Tachonnerie abandonné à présent au profit d’un pont.
                                              
La ligne passe ensuite au-dessus de la route de Courcôme à Ruffec grâce à un pont dont la hauteur limitée à 4m20 coince parfois les camions.

                                            
Nous arrivons ensuite au passage à niveau dit de Gensac avec sa maisonnette n° 266. Autrefois, le garde-barrière gérait le passage des personnes des animaux et des véhicules entre le bourg et les hameaux de La Touche et des Houillères. Nous sommes alors à 408,22 kms de Paris.

                                     
Le trajet se poursuit en passant sous le pont dit de Tuzie  qu’emprunte la D27 route de Courcôme à Tuzie.
                            

Le pont suivant permet d’enjamber le ruisseau Le Bief. C’est un ouvrage discret caché par la végétation permettant à ce petit cours d’eau temporaire de ressortir côté Salles de Villefagnan.

                                             

Une centaine de mètres plus loin, un petit pont permet l’accès au site des Couradeaux où les vignes disparues ont laissé la place de nos jours aux bois de genévriers et à de superbes orchidées qui enchantent les visiteurs au printemps.


Nous voici rendu à la gare de Moussac (station de Moussac). Aujourd’hui abandonnée, elle résiste cependant tant bien que mal aux outrages du temps comme nous pouvons le constater sur les photos suivantes.

Gare autrefois très fréquentée par les voyageurs désirant rejoindre Angoulême ou Poitiers, elle permettait aussi l’acheminement du courrier et des journaux que le facteur de Courcôme allait à vélo récupérer pour les distribuer dans le village.



Les marchands de bestiaux se rendant à la foire de Raix  et les écoliers se souviennent de l’accès difficile aux voitures et wagons à cause de la pente imposée par la courbe présente à cet endroit encaissé. Les derniers TER dignes successeurs des Michelines ont desservis cette halte jusqu’au début des années 1980. A présent, pour prendre le train il faut se rendre à Ruffec ou bien à Luxé.