jeudi 11 mars 2010

Les marchands ambulants

Coucou Alice,
Socrate, un philosophe, un sage de l’antiquité affirmait que les gens qui n’ont pas une activité intellectuelle se mettent en danger. Une estimation fait apparaître que le cerveau perdait 7 à 8 % de ses facultés si on ne le faisait pas travailler.
Alors, ma chérie pour prévenir ce grave problème, je continue à fouiller dans le passé pour le transcrire au présent.

Ainsi donc, on peut penser que beaucoup des plus anciens habitants n’ont pas oublié tous ces marchands ambulants qui sillonnaient rues et ruelles.
C’était Fouché de Mansle et ses tissus.

Badin de Tuzie qui présentait à peu près les mêmes marchandises. La confection était arrivée jusqu’à nous. Ils avaient aussi des sous-vêtements dans leur camion.
A peu près tous les mois, ils visitaient leurs clientèles. M. Clergeau de Charmé passait lui aussi.

Ambulant aussi, le bouilleur de cru. Il installait son alambic dans ce que l’on appelait « l’atelier public ». C’était le lieu fixé par les indirectes. Lieu bien défini où pouvaient s’exercer les contrôles par les « rats de cave ».

En premier, ce fut dans la coulée entre la maison Goyot et l’autre maison.
Notre ouvrier après avoir fixé sa machine allumait la chaudière. Le cultivateur qui apportait le vin ou la lie à distiller fournissait les bûches pour alimenter le feu.
Puis, sur un ordre venu de la direction, un nouvel endroit fut imposé.
Le bouilleur s’installa donc devant le cimetière où il continua à distiller l’eau-de-vie.
Sortant de l’alambic, pour tromper l’ennemi et éviter des amendes, le précieux produit se cachait derrière les tombes. Auparavant d’un œil inquisiteur, le patron avait scruté l’horizon. Si les morts pouvaient parler ils nous livreraient leurs secrets et où se dissimulaient les bonbonnes, fruits du délit.

Pour le transport de l’aller et du retour, il fallait pouvoir montrer patte blanche avec un laissez-passer.
Celui-ci était délivré au bureau de tabac qui outre cette fonction tenait le fameux registre de la Régie. Plus tard, le transport du grain, vers le lieu de collecte, fut soumis à la même exigence.
Ce travail de « papasserie » était à la charge d’Albéric Lavauzelle le mari de l’épicière.

Deux autres marchands ambulants traversaient le bourg. Ils apportaient, sardines salées, morues séchées, harengs saurs, en priorité. Le système de réfrigération n’était encore pas venu jusqu’à eux. Duchazeau, le plus ancien, auquel succéda le père Maufras, homme jovial semant la bonne humeur. Il vendait aussi à cette époque quelques légumes et son slogan préféré « Maufras, la santé du foie », s’accompagnait d’une démonstration de l’artichaut le plus beau.
Les gens de la campagne n’allaient pas au marché, le marché venait à eux. Maintenant tout est différent ! La suite à plus tard…