vendredi 18 février 2011

Avez-vous oublié mon œil ?

Non, car curieux, mon œil a suivi dans le ciel la lente progression d’un énorme ballon dirigeable. Bonne façon d’admirer le paysage !!!

A-t-il eu vraiment le temps, mon œil, de voir passer le premier TGV ? Par contre, averti par le « boum » fracassant des premiers avions à réaction, mon œil regardait le ciel et ne voyait rien. Très rapide l’avion !!!
Regardant, La Croix Richard, Les Justices, les Champs Bodets et bien d’autres petites parcelles mon œil a vu disparaître ces petites vignes qui produisaient le vin de la consommation familiale.

Interrogatif mon œil, devant cette eau bouillonnante qui sortait des puits pour se répandre dans les prés. D’où venait-elle ? On ne voyait pas de source !!! Cette étendue d’eau faisait penser à la mer. De jeunes aventuriers n’hésitaient pas à s’y aventurer, sur des embarcations improvisées.
Eh bien ! Mon œil riait devant le plouf inévitable des jeunes navigateurs d’un jour.


Mon œil innocent et inquiet a connu la guerre avec son train de conséquences : mobilisation générale, réquisition, occupation, privations et exigences grandissantes de l’ennemi vainqueur.

Qu’il était en pleurs, mon œil en voyant les horreurs indescriptibles que les hommes d’Hitler exécutaient avec fierté.

La Libération apporta en certains cas méchanceté, vengeance, laissant les gens méfiants les uns à l’égard des autres.

Avec un soupir de soulagement mon œil a apprécié le calme revenu et la reprise du travail pour surmonter toutes les difficultés encore existantes.

Et c’est progressivement qu’il a pu suivre les premiers travaux exécutés par un tracteur trainant les vieux outils. Ces attelages, semoirs, rouleaux, tombereaux, râteaux… ouvraient l’ère du progrès.

Difficile à suivre tout ce remue ménage. Premières voitures, premiers téléphones dans la commune de Courcôme. Dis mon œil, ils se comptaient sur les doigts d’une main, n’est ce pas !

Pourquoi le progrès n’aurait-il pas frappé à la porte de tous les foyers ? Injustice crierait mon œil !!!

Non, pas d’oubli pour les ménagères. Qu’ils étaient dorés et si bons les gâteaux qui sortaient du four des toutes nouvelles cuisinières à bois !!!

La première bouteille de gaz fut la merveille des merveilles. Géniale invention qui chauffait immédiatement. Plus besoin d’attiser le feu et la batterie de cuisine s’adapta à cette nouvelle technique.

Mon œil a vu se développer sur les foires la démonstration savante de petits appareils sensationnels qui s’avéraient bien futiles par la suite.

Il était bien blanc le linge que les premières machines à laver brassaient énergiquement et que l’on essorait ensuite entre 2 rouleaux. Ne riez surtout pas, c’était une nouveauté si pratique !!!

Mon œil ne veut pas vous laisser ignorer l’apparition des machines à traire, pot à terre ou pot suspendu, des clôtures électriques qui « gardaient les vaches » toutes seules. A l’étable, les abreuvoirs automatiques comblaient la soif de la vache qui les taquinait du bout du museau. Finie l’eau tirée des puits !!! Ouf de soulagement pour les bras fatigués.

Ces touts premiers petits tracteurs que mon œil a vus, ont évolué au fil du temps. En parallèle, mon œil grand ouvert admirait, moissonneuse batteuse, presse à fourrage, élévateur, corn-picker, remorque basculante, charrue à plusieurs socs et autres engins.

Mon œil, il sait reconnaître que c’étaient les premiers balbutiements  de la grande technologie.

Voici livrés les secrets de mon œil. Si d’aventure, il oublie quelques passages de cette histoire, ne lui en voulez pas car droit ou gauche, ce n’est pas une caméra mais ce n’est qu’un œil observateur du passé.