jeudi 23 décembre 2010

La culture de la vigne

Nous voici, ma chérie, dans une période transitoire qui permet de s’occuper de la vigne. Petite surface à entretenir parce qu’elle fournit la consommation familiale seulement.

La vigne s’est reposée en perdant ses feuilles, la végétation s’est arrêtée alors les sécateurs vont entrer en action pour tailler fin février, mars.

Avant les premiers bourgeons, les hommes consolident les piquets, tirent les fils. Derrière les hommes qui taillaient, les femmes avaient ramassé les javelles de sarments.

Ces brindilles étaient mises en tas au bout de la vigne et prendront le chemin de la maison pour allumer le feu de cheminée. Parfois elles servaient à faire une flambée rapide.

Autrefois dans les Couradeaux et les Champs Bodets, les vignes étaient nombreuses et très difficiles à façonner. Les rochers y sont à fleur de terre et les veines de terre argileuse sont dures à soulever à la piarde. Nos ancêtres y mouillaient leur chemise et de plus ils faisaient le chemin sur des sentiers difficiles.

On bêchait donc les rangs et on parlait de tirer le cavaillon*.

De là, avec le progrès on arriva avec la charrue à la décavaillonneuse. Cet instrument permettait de se rapprocher le plus près possible des ceps. Il restait beaucoup de terre et de mauvaises herbes à dégager entre les ceps à la piarde, travail essentiellement manuel.

Entre les rangs on passait une houe avec des fers larges. Le cheval était mis à contribution pour effectuer un travail de précision, cependant plus facile entre les rangs.

Dans notre commune, les vignes existaient dans bon nombre de familles, elles étaient connues sont les appellations des :


- vignes de la Croix Richard (aujourd’hui entièrement disparues)

- vignes des Justices (« Jutices »)

- vignes des Brousses

- vignes des Champs Bodets et quelques autres parcelles.
2010 - Les dernières parcelles de vigne en exploitation aux Champs Bodets
Presque toutes ont disparu car dans la culture moderne et intensive elles n’ont plus leur place.

Tout l’été on leur apportait des soins particuliers. On édrageonne, on étête, on traite à la bouillie bordelaise. Et en octobre, c’est le temps de la récolte.

• Cavaillon : Bande de terre située entre les pieds de la vigne, que la charrue ne peut atteindre.