vendredi 19 février 2010

L'épicerie Lavauzelle

Le téléphone sonne !
« Allo, mamie, j’ai besoin de tes services »
« Qu’y a-t-il ? »
« J’ai un sujet à développer sur les commerces avant les hyper et supermarchés »
« Bien, sitôt dit, sitôt fait, je vais te préparer et t’envoyer tout çà ! A bientôt »
Ma petite Alice,
Bien sûr que tu n’a jamais vu ni fréquenté ces petites épiceries de village. La publicité n’a cessé de présenter les promotions, les avantages en tous genres des grandes surfaces et ainsi les petits commerces ont cessé d’exister.
Notre village comptait deux épiceries qui ravitaillaient une population encore plus nombreuse qu’aujourd’hui.
Je vais te faire pénétrer dans l’une d’elle. La plus centrée était l’épicerie « Lavauzelle ». Madame Alice Lavauzelle, derrière son comptoir quelque peu encombré, accueillait avec son humeur agréable ou pas suivant les jours, les clientes. Les commissions étant réservées à la gente féminine bien sûr ! En entrant, d’un seul coup d’œil, on découvrait une véritable caverne d’Ali Baba. L’espace était restreint, des étagères étaient disposées autour de la pièce.
Les produits les plus courants, café, sucre, savon, pâte étaient à portée de la main.


Des boîtes empilées en hauteur ne demandaient pas à être bousculées. Si une main malheureuse arrivait jusqu’à elles, elles dégringolaient en cascade. Elles livraient alors leurs secrets, de la mercerie en général et boutons, jarretelles, baleines de corset se répandaient accompagnées en sourdine, de quelques gros mots. Plus intéressants, pour les enfants les grands bocaux de verre qui dévoilaient à leurs yeux pétillants d’envie plusieurs sortes de bonbons de toutes les couleurs.
L’huile était distribuée par une pompe à main qui remplissait la bouteille de la ménagère. Certains produits tel le café par exemple était en vrac dans un sac et servi en poche avec « une main ».

                                                                                      

Quelques fermières apportaient des œufs pour payer leurs marchandises.
L’épicerie était aussi un lieu de rencontre où s’échangeaientt les dernières nouvelles du bourg, agrémentées de commentaires plus ou moins exacts et agréables.
Il existait aussi un système pour fidéliser la clientèle que les grandes surfaces n’ont pas innové. Notre épicière distribuait des bons à coller sur une feuille et au bout d’un certain nombre on avait une prime. Elle donnait droit à du linge de maison, de la vaisselle, produits de qualité qui existent encore dans certaines armoires.
Le mari d’Alice avait une occupation qui fera l’objet d’une prochaine missive.

Epicerie disparue, faute de repreneur vu l’implantation des supermarchés. Alors, Mesdames et Messieurs nous prenons tous la même direction, celle des grandes surfaces pour faire nos courses.

A bientôt Alice, nous ferons connaissance avec l’épicerie Gabit.