vendredi 19 février 2010

L'épicerie Gabit

Comme promis, je continue mon tour d’horizon. Nous voici donc arrivés presque à l’extrémité du village, près de la Place du marronnier. En effet, cet arbre énorme servait de rond-point pour la circulation. L’épicerie était située sur la gauche en direction d’Aigre. C’était un grand magasin déjà très ancien, passant par les ancêtres Grassie elle est arrivée entre les mains de Mme Reine Gabit.
Petit personnage très agréable, tirée à quatre épingles, Reine travaillait avec son mari René.
Les étagères installées en longueur, laissaient un passage central avec un gros poêle. La barrique d’huile profitait de cette chaleur l’hiver venu.
On trouvait beaucoup de produits en vrac. On achetait selon ses besoins. René Gabit s’il vous servait quelque marchandise en vrac avait une manie singulière. On demandait 1 kg et si d’aventure il n’avait pesé que 900grs il disait « vous en avez bien assez, çà suffit ! » commerçant qui ne forçait pas la vente ! Sur le comptoir, un très gros moulin à café ne faisait pas que trôner, on pouvait rapporter son café moulu.
Reine avait un domaine particulier. Elle servait du tissu, des galons, des passementeries. Certains articles étaient disposés à la vue des clientes sous un étalage vitré : les boutons, les dentelles, les boucles de ceinture, etc .. Ce rayon se trouvait à droite en rentrant.

Les tenanciers de ce magasin étaient avertis d’une présence, par un joyeux carillon, lorsqu’on poussait la porte.

Parfois un homme se présentait chercher quelques petits objets de quincaillerie et alors Monsieur arrivait. Là, il descendait quelques marches et dans ce domaine on trouvait des pointes, des clous, des petites serrures, des ferraces pour les sabots. Tout cela était en vrac et vendu au poids.

Bien souvent, le dimanche matin à la sortie de la messe on faisait ses emplettes. On en profitait, pour ne pas faire deux fois le chemin à pied.

Devenant âgé, sans héritier pour reprendre Monsieur et Madame Gabit abandonnèrent cette longue vie de travail et de contact. L‘épicerie a disparu définitivement comme la généralité des petits commerces.