vendredi 30 juillet 2010

Les divertissements communaux

Les bals étaient des rassemblements très fréquentés.



On dansait sous un « parquet » monté sur un terrain communal.
Les mamans accompagnaient leurs filles au bal pour les surveiller. Elles ne devaient pas échapper à leur regard ; quadrille, polka, danses populaires telle la « gigouillette », la java, la mazurka et le fameux charleston se succédaient.
Un bal attendu ; le bal des conscrits se faisait sur invitation.


















Les jeunes gens ayant satisfait à la loi qui les déclarait « Bon pour le service » invitaient les jeunes filles nées la même année qu’eux. Les yeux et les langues étaient sans arrêt en mouvement. Remarquant certains couples, les cancanières échafaudaient des projets d’avenir à leur place.
Ces distractions étaient séculaires avant d’arriver jusqu’à nous. On les organisait pour fêter un événement marquant.
- Ainsi le 05 janvier 1889, la municipalité offre un bal pour fêter l’anniversaire de la réunion des Etats Généraux. A cette occasion on illuminera les édifices de la commune.
- Le 22 mars 1891, les jeunes gens de la commune organisaient une cavalcade à travers le bourg.
- En 1893 – grand bal de la St Honoré le patron des boulangers à la salle Grassie, pour fêter son boulanger M. Félix Cornut.

On ne peut pas oublier d’évoquer les fameuses frairies qui réunissaient grand nombre de personnes. A la maison, d’abord c’étaient les grands préparatifs pour accueillir les amis. Les mamans mettaient les mains à la pâte pour façonner les fromagers, les tartes que le boulanger cuisait dans son four. C’était une étape d’été qui permettait de faire peau neuve dans une nouvelle tenue si les finances s’avéraient suffisantes.
La frairie offrait, outre le bal sous parquet, des tirs, des loteries, des friandises où les berlingots se taillaient la meilleure place. Au tir on gagnait dans les années 20 des assiettes décoratives, des pichets, des vases. Les loteries, et les surprises excitaient la curiosité des petits et pourquoi pas des plus grands.
Le soir, défilé de la retraite aux flambeaux aux accents des cuivres de la clique. Les enfants portaient des lampions de toutes les couleurs. La circulation était moins importante qu’aujourd’hui, cette marche au pas cadencé se déroulait sans encombre sur la Grand Rue.

Des manèges, chevaux de bois faisaient l’admiration des plus petits. Ils chevauchaient avec plaisir ou en pleurant de peur les divers animaux de la ferme. Tous ces superbes animaux savamment décorés montaient et descendaient donnant l’impression d’une chevauchée fantastique. On voyait des enfants qui ne voulaient plus descendre et d’autres qui se jetaient rapidement dans les bras maternels.

Le lendemain, sous les cris et les rires retentissants se déroulaient des jeux tout simples.
La course aux ânes, à la brouette, courir enfilé dans un sac n’était pas facile. Les enfants se régalaient, l’assistance les encourageait.
La nuit tombée, on attendait un magnifique feu d’artifice aux couleurs éblouissantes.
- Mais Mamie, il y a encore des feux d’artifice !
- Ma petite chérie, chez nous, la page est tournée et ce n’est plus qu’un souvenir.

Du théâtre, il y en avait – remontons dans le temps et nous apprenons qu’en 1891 il y eut une représentation du « Mariage de Figaro » aux profits des pauvres. Déjà du social !!!
La salle Gabit (Segeat) équipée d’une scène, coulisse et rideaux permettait aux jeunes des années 40-50 de démontrer leurs talents. C’est ainsi que les gens du village applaudissaient pièces comiques ou dramatiques, divers sketches. La célèbre danse du « Danube Bleu » avait marqué les esprits en exprimant la grâce des danseuses au son d’un phono que surveillait Gustave Mollé. Des danses folkloriques rythmées par son accordéon, entrainait le public, en Bretagne, au Pays Basque, etc…

On tenait canton dans le village, c’était le lieu où le garde-champêtre se posait avec son tambour quelques instants pour annoncer les nouvelles. Les commentaires allant bon train, les cancans s’exprimaient librement et on apprenait les faits nouveaux depuis que l’on ne s’était pas vu. Les discussions arrivaient à trahir les soi-disant secrets.
Au hasard d’un petit rassemblement derrière un marchand ambulant on prenait un moment pour parler et s’enquérir des nouvelles de la famille.

Les élections municipales faisaient partie des distractions. L’excitation acharnée des candidats les entraînaient à pratiquer des gestes que les victimes n’oubliaient pas si facilement. On commençait avant les élections, on continuait après (par exemple, on accrochait une veste à la porte des non élus d’où l’expression « prendre une veste »).
L’animation autour de cet événement tenait du théâtre et distrayait tout le monde. Pour certaines personnes c’était un moment pour rire, pour d’autres l’affaire était trop sérieuse.

Autre divertissement – les habitants se retrouvaient dans une curieuse noce villageoise. Affublés à l’ancienne on se posait des questions : qui était qui ?


A l’école, les enfants jouaient à la marelle, à la balle, aux osselets. Les garçons jouaient aux billes, ils en gagnaient ou ils en perdaient.
A la maison, les filles retrouvaient leurs poupées à tête de porcelaine. Elles les dorlotaient, les habillaient, déshabillaient.













Le poupon en celluloïd était tout vêtu de layette. La dinette en porcelaine s’étalait et la marchande présentait tout un étalage, des petits pots (fruits des buis), des fleurs et bien d’autres produits sortis de leur imagination. Ces trésors demandaient à être manipulé avec précaution afin de les conserver longtemps étant souvent des cadeaux à vie.

Avant tout, dans les jeux on voulait imiter les parents. Les garçons portant en eux l’instinct de la chasse se fabriquaient des fusils en bois ou des tire-chails (lance-pierre). Ils visaient les moineaux qui auraient pu rire de leur maladresse.
Les gendarmes et les voleurs s’affrontaient dans la cour de l’école. La balle au prisonnier frappait parfois très fort.
Les jeux se remplaçaient par période et on recommençait ce que l’on avait abandonné.
Un coup de sifflet arrêtait net la récréation.
Ce n’était plus l’heure de jouer, il fallait travailler.