Ma petite Alice,
Qu’est-ce que tu as pensé de mon remède à « la peau de lapin », tu en as ri, bien sûr ! Avec raison peut-être. Remède de bonne femme !
Je vais te faire connaître un emploi plus valorisant de ces vulgaires dépouilles. La mode évidemment s’est emparée de l’affaire. Le synthétique n’existant pas encore, encore moins le vison. Les manteaux, les vestes, les étoles ont habillé la gente féminine avec ce vulgaire poil. Les manchons dans lesquels s’abritaient les mains frileuses brillaient de leur aspect soyeux.
Le lapin était un animal domestique exploité pour sa chair et sa peau.
Par contre, les bêtes sauvages n’étaient pas de reste. Si l’on faisait du feutre avec le lapin, les sauvages étaient chassés, piégés également pour la fourrure de même que chevrette, renard, fouine et taupe. Les pièges étaient un moyen silencieux de traquer les bêtes. Si bien que le taupier en faisait son métier en repérant les « taupinières » dans les prés et prairies et en disposant des « taupiers » pièges. Il passait le lendemain récupérer le petit animal, s’il y en avait… la taupe est maline et les galeries qu’elle creuse l’emmène parfois bien plus loin.
Même le blaireau faisait partie du tableau et ses soies servaient après transformation à la fabrication du « blaireau » que ces messieurs employaient pour le rasage.
Après la récolte de ces animaux, la maison Gambier de Ruffec se chargeait du dépouillage et de la mise en place pour les sécher sous un hangar à l’air libre. Le finissage se faisait dans des ateliers spécialisés.
Bien sûr, je t’entends dire « c’est horrible » tout ca !! Les écologistes crient halte là !! mais devant la prolifération de certains d’entre eux, force est de l’admettre et de procéder à l’élimination de ces nuisibles. Des battues sont organisées à cet effet.
Ma chérie, ne nous contentons pas de critiquer. Essayons de faire la part des choses pour espérer une amélioration.
A bientôt