mardi 12 janvier 2010

La main

Méditons quelques instants sur une partie, tout à fait banale de notre corps.
Que sont donc nos mains ?
Nos mains sont de merveilleux outils qui nous servent, nous renseignent, qui voient, qui pensent, qui aiment, qui perçoivent, qui travaillent, qui jouent sur un instrument de musique. Les mains apparaissent donc comme un fidèle prolongement du cerveau.
Les mains de l’aveugle lui permettent de rester en relation avec le monde, de connaître le froid, le chaud, le dur, le mou, de se laver, de manger, de boire, transmettre son amitié dans une vigoureuse poignée de mains compensant ainsi un regard d’amitié, de tendresse, de complicité.

La main est porteuse d’amour.
Amour de la maman qui caresse le corps et les cheveux de son petit ange.
Amour de l’enfant qui envoie un baiser de la main.
Amour de l’adolescent qui découvre le corps de l’autre.
Amour du vieillard qui en saisissant la main de son enfant le supplie de ne pas partir.
Amour du voyageur qui d’un geste de la main exprime son au revoir.
Porteuse d’amour, la main du médecin qui présente à la maman son enfant qui vient de naître.
La main de l’infirmière qui prodigue des soins douloureux avec douceur et compassion, qui relève l’oreiller, qui retire le drap.
La main du chirurgien qui reconstitue un visage massacré, qui greffe les organes.
La main qui sème et qui récolte.
La main de l’homme qui pétrit la pâte pour nourrir et partager.
La main du musicien qui danse sur le piano et fait chanter l’archet.
La main qui rejoint l’autre dans un geste de supplication.
La main de la femme qui coud, qui tricote, qui brode.
La main de l’ouvrier qui construit, burine la pierre, taille le bois, élève des monuments pour la postérité.

La main souple, agile, habile, réalise avec amour et offre à l’homme la beauté, la grandeur, la fragilité, en s’exprimant dans son métier.

Devenue ridée, bosselée, calleuse, la main témoigne d’une vie bien remplie.
Le jour où un enfant les posent sur la poitrine de son père ou de sa mère, il se dit : « Pour nous elles ont travaillé avec tant d’amour ».
M-J Pelletier